Extraits

... les femmes sont fortes et pourtant, elles sont pour la plupart réduites en esclavage!

Je suis envahie d'un sentiment de plénitude, et même d'aboutissement, jamais atteint. Je touche là au sens profond de ma vie :aider les autres, veiller sur les plus malheureux, prendre la défense des plus faibles.

J'aurais voulu descendre dans la rue, ouvrir les bras, m'adresser aux passants, toi mon frère, toi ma sœur, viens prendre un peu de chaleur humaine, d'amour, viens, n'aie pas honte, nous sommes les mêmes, apprenons à vivre ensemble, à nous aider... Il y en a de plus chanceux que d'autres, mais la chance aussi se partage, la roue tourne, comme dans les fêtes foraines, un grand vent de liberté se lève, nous ne sommes pas tous égaux, nous naissons différents mais nous aurons les mêmes droits au bonheur sur terre!

J'y croyais, j'y crois, j'y croirai...

J’imagine ma mère dans le vestibule de l’entrée, fermé pour l’occasion. Son petit visage crispé, elle m’attend. D’un geste las, agacé, elle caresse la pile de draps du revers de la main. Un bien riche trousseau pour une si jeune mariée!

Mais que fait sa fille?

Faut-il que la malédiction se répète? Cherche-t-elle à me punir? Pourquoi? Ce n’est pas de ma faute si elle a gâché sa vie, n’est-ce pas?

Mes seize ans ne sont pas encore là et elle se débarrasse de moi.

J’entends comme un tissu qu’on déchire, une étoffe qui crisse et cède, se séparant en deux. Pauvre maman, tu répètes ce que tu connais, tu prépares un bâillon pour me réduire au silence!