Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 897
Membres
1 014 129

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Des nuages sombres remplirent le ciel. Le tonnerre et les éclairs se battaient au-dessus de nos têtes. D’un coup, la pluie tomba à torrents et transforma nos pieds en enclumes de boue aspirant la terre à chaque pas. Rien autour ne pouvait servir d’abri. La marche se poursuivit. Mais où allions-nous? Nous devions trouver un autre passage pour traverser la rivière et reprendre le chemin vers Washington. Après une heure de marche, nous nous arrêtâmes sous les branches d’un grand chêne. L’orage était passé, mais la pluie continuait de tomber. Anavita distribua les quelques galettes que nous avions comme vivres et vint s’asseoir à mes côtés. Aussitôt que les porteurs le déposèrent par terre, Tom sombra douloureusement dans un sommeil anesthésiant.

Afficher en entier

Une balle trancha la tête d’un roseau à deux pas d’Anavita. J’eus à peine le temps de saisir la carabine d’un soldat yankee. Je pointai l’arme, mais la poudre était trempée. Un de nos marcheurs fit tournoyer un lance-pierre au-dessus de sa tête et parvint à atteindre un pillard en plein front. Le tir les effraya et ils se mirent à l’abri. Ils n’abandonneraient pas pour autant leur butin. Nous n’avions ni la force ni les armes pour nous battre, nous devions prendre la fuite. Qu’ils soient du Nord ou du Sud, ces charognards n’auraient aucun scrupule à ajouter le rouge du sang de quelques Nègres à ce funeste décor. Trop occupés qu’ils étaient à voler la mort, ils ne nous pourchasseraient sûrement pas. Mais ils nous barraient cette route vers Washington. Nous devions rebrousser chemin, suivre le cours de la rivière. Nous verrions ensuite.

Afficher en entier

La rivière Chickahominy frissonnait sous les rayons du soleil. De grands saules caressaient l’eau du bout de leurs branches. Le vent transportait un air chaud et humide. S’il fallait en croire les grondements lointains, un orage nous rattraperait bientôt. Tour à tour, ceux qui en avaient la force transportèrent les civières de Tom, Elijah et Levi. Elijah souffrait énormément. Sa jambe avait été amputée et la plaie ne guérissait pas. Anavita craignait une infection. Pour le moment, elle ne pouvait rien y faire, sinon endormir les douleurs trop vives dans des vapeurs d’éther.

Afficher en entier

La pagaille se répandit chez les estropiés et les malades. Les camps de prisonniers sudistes n’avaient pas bonne réputation. Les chirurgiens-majors voulurent former des convois et se joindre à la marche des troupes vers le sud, vers la rivière James et les navires de secours. Bien peu réussirent à former les rangs. Les plaies ouvertes, la gangrène et les infections de toutes sortes mangeaient les chairs et les dernières résistances.

Je me précipitai à travers la foule de vaincus, bousculant les uns et m’excusant auprès des autres. Je retrouvai Anavita. Malgré une douleur sourde, Tom tentait de se lever et d’ajuster son couteau à sa ceinture. Il avait perdu beaucoup de sang, mais sa vie était aussi tenace que les jurons qu’il proférait.

Afficher en entier

Cette ville improvisée au milieu d’un champ de blé devait accueillir les prières de plus de deux mille âmes plus ou moins vivantes. Les odeurs d’au-delà transportaient la même souffrance que celle de Grosse-Île.

Que faisait Jaze? Il devait être aussi inquiet de moi que je pouvais l’être de lui. Qu’était-il arrivé à sa brigade? Avait-elle été attaquée? Je le savais en arrière-garde. Le danger y était moins grand. Comme prévu, l’armée sudiste du général Lee passait à l’offensive et ouvrait plusieurs fronts. J’aurais aimé rejoindre Jaze, mais la situation ne le permettait pas.

Afficher en entier

La guerre est un souvenir impitoyable qui ne quitte jamais le cœur de ceux qui la vivent. Il faut toute une vie pour faire le deuil des amis qui sont partis sans adieu. Toute une vie pour perdre l’habitude des cauchemars qui hantent la mémoire.

La mort de Dixie laissa une cicatrice bien plus profonde que celle qui déchira ma poitrine. Anavita pansa mes plaies et parvint, encore une fois, à rapiécer le corps meurtri de son amoureux. Si la gangrène n’attaquait pas sa chair, si une des si fréquentes infections ne venait pas tout compromettre, la guérison allait faire son œuvre et Tom marcherait de nouveau sur ses deux jambes et pourrait jouer du couteau et de l’harmonica encore plusieurs années.

Afficher en entier

Dixie s’élança, mais il fut vite ralenti par notre poids et par la chaleur de ce début de journée. Le vent transportait des nuages de pollen qui collait sur notre peau humide. Nous avancions sur un chemin sinueux traversant la vallée et reliant les maisons de ferme les unes aux autres. Tout paraissait calme autour de nous, mais les paysages bucoliques de la Virginie cachaient de terribles combats. Les arbres d’un boisé pouvaient soudainement se transformer en une troupe de maraudeurs ou de cavaliers rebelles qui fonçaient dans une charge mortelle. Combien d’hommes avaient perdu la vie dans cette magnifique Virginie? Combien d’hommes la perdraient encore? Jaze, Tom, Anavita et moi avions suivi la grande armée du Potomac. Partis de Washington, nous avions rejoint les troupes du Nord en embarquant sur les navires de la US Navy, nous menant au fort Monroe, au bord de la baie de Chesapeake. De là, nous avions remonté la péninsule délimitée au nord par la rivière York et au sud par la rivière James. Richmond était à notre portée. Du haut des airs, je voyais tout et j’informais l’état-major. Les estafettes galopaient sur les routes en relayant de précieux renseignements, mais le président Lincoln recevait aussi les informations que nous faisions parvenir par télégraphe et par pigeon voyageur. C’était une guerre moderne. De son quartier général, il pouvait désormais savoir où se trouvaient ses forces et où se concentraient les combats. Grâce aux chemins de fer, un contingent pouvait rapidement venir en renfort. Pendant ce temps, les usines du Nord roulaient à plein régime. Elles fabriquaient des armes de plus en plus perfectionnées et de plus en plus meurtrières. La logique de la paix avait fait place à celle de la guerre. Nous n’avions plus que deux objectifs en tête: survivre et tuer. Ni l’un ni l’autre ne ressemblait à la vie.

Afficher en entier

Jaze ne m’entendit pas. Il était trop occupé à chercher d’où venaient les tirs, à calmer ses pigeons voyageurs et à resserrer les courroies de l’attelage qui retenait Dixie au chariot transportant les génératrices d’hydrogène. Pour l’instant, nous étions hors de portée, mais les canons faisaient vibrer l’air. Il n’y avait là rien de rassurant. L’ordre d’évacuer arriverait bientôt. Au grand désespoir de Jaze, les Noirs ne pouvaient pas intégrer l’armée nordiste et participer aux combats. Avec les femmes, ils suivaient les troupes pour s’occuper des morts et des vivants, du bétail et des chevaux, du ravitaillement, pour creuser des fossés, servir la popote et monter les tentes.

Afficher en entier

Tous les jours, dès potron-minet, je montais dans la nacelle de l’Excelsior. En quelques instants, le splendide ballon de soie gonflé d’hydrogène emportait mon regard par-delà les arbres et les collines. Durant le court instant de mon ascension, une trop tendre plénitude m’envahissait. Jaze tenait la corde, relâchait les amarres et me laissait m’envoler. Je m’élevais, plus légère que la brume découpée par les premiers rayons de soleil. J’étais munie de mes armes: une lunette d’approche, un carnet de notes, un pigeon roucoulant dans une cage, une cloche, une gourde et un bout de pain.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode