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Après tout, mon fils est un ado : critiquer sa mère fait partie du packaging prépubère.
Afficher en entierEnfin, dans mon autre main, mon thermos de café et, autour de mon majeur, les clés de la voiture. Un as du jonglage, comme à peu près 80 % des mères de famille, je pense.
Afficher en entierLe cœur battant à tout rompre, je referme la porte derrière moi, m’y adosse et pousse un long soupir de soulagement. Cette soirée de l’enfer est enfin terminée. Je suis trempée de la tête aux pieds et transie de froid. L’inconvénient à un rencard en plein mois de décembre, c’est le risque de mauvais temps. Je n’ai pas cinquante manteaux à me passer sur le dos, aussi j’ai choisi mon trench-coat noir pour parfaire ma tenue : j’ai privilégié l’esthétique à l’imperméabilité. Grossière erreur ! Un faux pas parmi tant d’autres… Je crois qu’au-delà de l’incompatibilité totale entre Hugo et moi, c’est surtout le fait d’avoir perdu une de mes trois soirées qui me déçoit le plus. Surtout pour ce résultat-là : un repas interminable, une conversation d’une pauvreté lamentable et, en prime, un sprint en talons hauts sous des trombes d’eau sur près de trois cents mètres. Si un jour je dois déménager, je choisirai un appartement plus près du métro, c’est décidé.Je retire mon trench, que je suspends au portemanteau dans l’entrée, puis enlève mes talons hauts. Soulagée, je frotte aussitôt mes pieds endoloris l’un contre l’autre. Alors que je suis tout occupée à ramener mes orteils à la vie, il me faut quelques secondes pour comprendre qu’un truc inhabituel est en train de se produire. Les sens en alerte, je prends le temps d’observer autour de moi avant d’avoir le déclic : un calme olympien règne dans l’appartement. Le salon est baigné d’une faible lueur tamisée, tout est propre et bien rangé, pas de cris, pas de musique. Juste la télé en guise de fond sonore. Surprise, j’avance à pas feutrés jusqu’au salon, où je découvre Jack endormi sur le canapé, la joue posée sur le dossier. Je pince mes lèvres pour ne pas rire en remarquant qu’il dort la bouche ouverte, laissant échapper un léger ronflement. Ses traits sont détendus et son souffle, régulier. L’image qu’il renvoie dégage un sentiment de réconfort. Décidant de ne pas le réveiller tout de suite, je continue mon inspection près des chambres de mes enfants. Après avoir collé mon oreille aux deux portes, je déduis à l’absence de bruit qu’ils dorment eux aussi. J’avais convenu avec Fanny que Maude resterait ici cette nuit, je ne dois la reconduire chez elle que demain matin, aussi je ne suis pas surprise de trouver les deux petites dans les bras de Morphée. Quant à Théo, il rechigne toujours à aller au lit, mais n’est pas un couche-tard pour autant.
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