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Désormais ,je n'avais plus de famille. Peu importait le sol français. Tous les matins, un autre jour. Un pas vers l'avant ,modéré, pas trop rapide pour ne pas ressentir l'insupportable fugue du temps. Je n'avais pas fui. J'avais refusé de mourir, j'étais parti à la recherche d'une autre vie possible. J'avais réappris à vivre selon des règles simples. C'est ce qui arrive quand on ne veut pas mourir de chagrin, on cherche à respirer différemment ,moins profondément, en veillant à laisser les sentiments flotter à la surface.
Afficher en entierLe bonheur est une notion abstraite qui dépend très peu des autres, c'est un plaisir égoïste, difficile à partager [...].
Afficher en entierComment un être à la tête si pleine de rêves avait-il pu un jour ne plus croire en rien ?
Afficher en entierLes murs des appartements servent d'isoloir et personne n'écoute la douleur de ses voisins, ou, si l'on entend des choses qui pourraient éveiller notre conscience, on s'enferme à double tour, chacun derrière sa porte.
Des choses obscures se passaient chez moi, enfouies dans le silence, mais dont je percevais la lointaine résonnance.
Une chose était sûre, ce jour-là ; le diable était rentré chez nous et le mal n'avait plus de frontières.
Afficher en entierDurant le vol, j'ai dormi profondément. Rien n'aurait pu troubler mon sommeil. Oubliant le petit filet d'air qui me glaçait le cou, mon mètre quatre-vingt-sept plié en quatre ,le dos courbé, les genoux au menton, je me suis réfugié, sans drogue, dans un sommeil sans rêve qui me coupa du monde. Au réveil ,je ne me souvenais plus de m'être endormi. J'avais fermé les yeux comme on ferme une porte à double tour, pour ne plus y revenir. Pendant douze heures d'affilé j'avais erré dans le néant.
Afficher en entierMon père était mort. J'entendis un long silence. Je murmurai : "Maman ?". Elle ne répondit pas. Peut-être pleurait-elle. Elle ne m'avait pas dit grand-chose, seulement quelques mots, et j'avais suivi ,sans réfléchir, tel un automate, la douceur de cette voix maternelle, inconnue jusqu'alors. Son écho avait frappé mon cœur par surprise et je n'avais pas pu y résister. Les milliers de kilomètres, les années passées ,les vies gaspillées, les cœurs piétinés, les souvenirs oubliés, tout cela n'avait plus d'importance. Ma mère avait besoin de moi. Je rentrais. Semblable à un chien sans orgueil qui n'aurait même plus le réflexe de montrer les dents, j'étais soumis à elle, comme un animal à son maître.
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