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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:54:09+02:00

Toute personne de race juive doit s’inscrire dans sa commune de résidence, décrète l’ordonnance d’octobre 1940. Si les Allemands avaient obligé, disons tous les myopes, les goitreux, les unijambistes, les bègues ou les maladroits à s’inscrire dans un registre, imagine-t-on qu’ils auraient obtempéré ? Et si une ordonnance avait décrété qu’il fallait dresser un inventaire des maisons envahies par les mouches, quel propriétaire aurait été assez candide pour tomber dans le panneau ? Faudrait avoir eu une araignée dans le plafond ! ! Alors, pourquoi diable mon père s’est-il empressé de se déclarer juif et d’inscrire son nom et celui de ma mère dans ce foutu registre ? Voulait-il prouver que lui aussi respectait la loi comme tous ses chers voisins ? Qu’il était aussi bon juif Belge qu’eux ?

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:54:01+02:00

Pour expliquer son travail pour la Résistance, les risques qu’il prît, mon père n’a jamais évoqué le sort de ses coreligionnaires. Il en avait juste assez de voir les allemands tenir le haut du pavé, dicter leur loi, l’obliger à vivre dans la clandestinité, lui qui voulait tout simplement retrouver sa pharmacie, ses clients et rouler entre ses doigts habiles les petits pilules qui lui donnaient la réputation méritée de meilleur magicien de l’Est (de Bruxelles).

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:53:53+02:00

Pendant que les nazis effacent la famille Berenbaum à l’est de l’Europe, que deviennent Chaïm et Esther à l’Ouest ? Raconter leurs relations n’est pas une promenade de santé. Si on a la curiosité de plonger en dessous des nuages, on tombe sur des failles redoutables. A ceux qui souffrent de vertige, la faculté déconseille formellement l’alpinisme. C’est mon cas. Dès que je me suis lancé dans l’exploration de la face cachée de mon père, j’ai découvert le glacier de ses relations avec sa sœur Esther. Alors, accrochez-vous au risque de glisser !

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:53:46+02:00

- Demain est toujours plus rassurant, avait affirmé mon père un jour que je broyais du noir.

- Ah oui? Et la mort au bout de demain ?

- La mort ? Un esprit scientifique ne croit qu'à ce qui a été vérifié par l'expérience. Or personne n'est jamais revenu du soi-disant royaume des morts. Donc... (...)

Si la mort existait, qui pourrait encore croire en Dieu? Honorer un Dieu qui aurait assassiné des milliards de créatures juste parce qu'Adam et Eve ont boulotté quelques fruits de son jardin?

- Il a tout de même fini par abandonner Hitler, fis-je remarquer.

- Tu vois ? triompha-t-il. Comment croire en un dieu qui change sans cesse de héros ?

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:53:32+02:00

Varsovie, quand il l’évoquait, n’était ni la capitale de la Pologne, ni la ville où il avait vécu, étudié, aimé, ni celle d’où Sara avait envoyé son dernier message. C’était une cité de conte de fées, irréelle et magique, aussi fragile qu’un château de cartes que le souffle d’un seul homme pouvait faire disparaître. Pour mon père, la Pologne n’existait plus.

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:53:22+02:00

Les trams urbains portaient des numéros et les trams vicinaux une grande lettre noire peinte sur une plaque de bois au-dessus de la voiture de tête. […]. Ce matin-là, je passai deux heures à observer le manège des trams, quand soudain un esprit malin me souffla : « vas-y bon sang ! qu’est-ce que tu attends ? » Poussez par cette petite voix, je bondis sur la plateforme arrière d’un tram qui venait de démarrer, aussi excité qu’un cancre en goguette. A cette époque bénie, les trams circulaient portes ouvertes, ce qui permettait de les attraper au vol. En route vers l’aventure ! Tonkin, Tanger ou Matadi ? Peut-être Varsovie, De toute façon, un lieu magique au beau milieu de la jungle. […]. Le tram finit par atteindre son terminus. « Allemaal uitstappen’ » (Tout le monde descend), cria le conducteur. […]. Par malheur, mon père passa devant le terminus des trams juste quand je revenais de mon expédition. Ce qui ma valut une sacrée engueulade devant tous les passagers. D’où viens-tu ?

― De nulle part … murmurais-je d’une voix pitoyable.

― Tu refuses de me répondre ?

― De Tonkin, de Matadi, de Varsovie, qu’est-ce que j’en sais ? Regarde !

Mon tram était reparti. Mais on devinait encore sur la plaque en bois un V ou un W.

― Tu vois bien, je viens de V ou W ! insistai-je.

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:53:01+02:00

Ah ! Les femmes de la Bible ! Il y en a tant et elles sont si belles ! Mon enfance fut comblée, bien plus que mon adolescence. : ce n'est pas chez Jules Verne ni chez Tintin que j'aurais pu apprendre à les aimer. Rachel aux yeux tendres, Bethsabée qui ne fait pas un geste pour protester quand son amant, le roi David, envoie au front son mari, le brave Ulric, façon de s'en débarrasser sans se salir les mains. ("Placez Ulric à l'avant, au plus fort de la mêlée, et abandonnez-le pour qu'il soit frappé à mort.") Stupide Ulric qui a choisi la carrière militaire ! Dalila qui, à force de séduction, pénètre les secrets de Samson, son mari, et le livre à ses ennemis. Yaël, si belle que le chef ennemi ne résiste pas quand elle l'invite sous sa tente et qu'elle lui enfonce un clou dans la tête. Ce qu'elles m'ont grisé, les femmes de la Bible ! Enveloppées, dans la mémoire, de parfum aux consonances si mystérieuses qu'elles se mêlent à l'odeur même du Livre. L'exemplaire de mon père sentait la vanille et la farine. Le livre refermé, il le rangeait, je ne sais pourquoi, près de la boîte à gâteaux, si bien que la lecture de la Bible le dimanche matin avait déjà le goût du dessert. Et de la Méditerranée.

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:52:52+02:00

Rien ne lui faisait davantage plaisir que d’accueillir une cliente désespérée. Il l’écoutait sans l’interrompre égrener la liste de ses malheurs. Son mari était devenu amer, sourd, agressif et accessoirement alcoolique. Il perdait ses cheveux, avait mal au ventre et d’affreuses rougeurs sur le visage. […]. Dès qu’elle avait fini de gémir, il se redressait et méditait quelques instants « Revenez demain, je pense avoir la solution à vos souffrances. » Le lendemain, il remettait à la dame, avec la discrétion d’un dealer, une bouteille remplie d’une substance bizarre, un peu gélatineuse, rouge, à boire trois fois par jour avant les repas ― « Attention AVANT ! Sinon, ne vous plaignez pas qu’elle reste sans effet. »

Je ne sais si mon père avait lu Knock mais, comme les patientes de Jules Romains, la cliente revenait quelques jours plus tard, les yeux humides et reconnaissante : « Il est guéri ! Même vot’ remède lui a débouché les oreilles ! »

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:52:34+02:00

Maurice, ami de son père. On leur apprenait le français et le néerlandais, mais surtout pas les langues qui avaient mené à l’Holocauste, le yiddish ou le polonais, symboles d’un passé gommé.

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Extrait ajouté par mademoisellejuliette9a 2022-06-03T08:52:23+02:00

De qui ai-je hérité mes émotions, mes envies, mes peurs et mes aspirations ? Et que m'ont légué mon père et ma mère ? D'eux, je ne sais rien. Ils ne m'ont rien dit ou si peu et je n'ai jamais eu la curiosité de les interroger, avant de fouiller leurs archives comme si j'essayais de m'arracher les ongles à soulever leurs pierres tombales.

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