Extraits

Alors qu'il s'engouffrait dans les coursives sans vraiment prêter attention à son environnement, ses pas avançaient d'eux-mêmes, presque au hasard, sans qu'il les commande. Rongé par l'amertume, égaré par une émotion qu'il ne maîtrisait pas, fermé à ce qui l'entourait, il n'entendit pas immédiatement les alarmes qui au sein des infinitudes de couloirs successifs, se mirent à retentirent, assourdies dans leurs alvéoles de métal, mais suffisamment prégnantes pour prévenir d'un incident sérieux.

La médiatrice, ébahie, s’assit à son bureau. Qui suis-je donc ? se demandait-elle pétrifiée, incapable du moindre mouvement, réfléchissant de longues minutes à la situation nouvelle. Un sourire mystérieux errait sur ses lèvres quand elle se leva. Ils verraient tous. Oui, elle s’entraînerait chaque jour à l’insu de ses gardiens et sans leur odieux équipement ; oui, elle allait, jour et nuit s’il le fallait également, travailler au laëbanh et non, elle ne s’exercerait pas avec Laïenden. Mais d’abord contacter Etanh ; elle résoudrait plus tard son infime problème de mémoire. Elle l’eut du premier coup.

Mais il y avait une seconde raison qui l'avait décidée à vouloir finalement approfondir le dessein xénobian et à le prendre en main ; une raison plus personnelle, une raison inavouable : sa fascination presque morbide pour le personnage qui avait enjoint la World Wide Compagny à lui attribuer l'un de ses plus insignes médiateurs ; et ce personnage à la fois charismatique et versatile qui avait décrété sa participation volontaire n'était autre que le roi d'Althaïe et prince régnant de Xénobia. Et aujourd'hui, elle se trouvait entre ses mains, captive de son vaisseau.