Commentaire de Mava-chan

Une pépite impossible à lâcher !

J'ai adoré fréquenter "Nell, ma belle" durant sa découverte du monde extérieur et son intégration au sein de l'Unité Dix-Huit ; j'ai adoré la suivre depuis son accueil revêche de jeune veuve encore inconsciemment sous l'emprise de sa communauté religieuse jusqu'à la jeune agente recevant toute sa famille chez elle.

J'ai trouvé que Nell était un personnage bien nuancé : elle n'a pas la science infuse mais elle a la volonté d'y pallier ; elle est farouchement indépendante mais a également conscience que certains enseignements et automatismes ont la vie dure ; elle est désireuse de conserver sa liberté mais a suffisamment de parcimonie pour ne pas considérer toutes les attaques comme étant personnelles ; elle peut faire preuve d'égoïsme et de malice mais aussi d'une grande bonté et de beaucoup d'empathie...

Ses réflexions et ses déductions, même si elles ne sont pas dignes de Sherlock Holmes, sont énoncées avec beaucoup d'éloquence et volent déjà bien plus haut que celles de nombreuses héroïnes enquêtrices du genre.

Même son taux d'échec minimal dans la maîtrise et l'étendue de ses pouvoirs - un détail qui aurait pu enlever de la saveur au scénario - est compensé par un combat introspectif, une peur d'elle-même qui lui fait obstacle.

Concernant les autres personnages, ils sont tous intéressants et divertissants même si certains - et pas nécessairement ceux auxquels on penserait - prennent rapidement de l'importance sur les autres.

La palette de créatures fantastiques est certes restreinte mais, en plus de leur originalité, les espèces représentées sont bien développées.

L'intrigue, quant à elle, a des allures de romans d'Agatha Christie : un périmètre d'action de la taille d'une boîte à chaussures contenant une pelote de laine de fausses identités et de liens cachés extrêmement satisfaisante à démêler.

Ce qui m'amène au contexte de la secte religieuse (ou serait-ce plutôt une communauté autarcique ?). La limite est toujours assez floue entre les deux et, là encore, j'apprécie les nuances apportées, quand bien même elles ne seraient pas vraisemblables aux yeux de certains lecteurs. En tous les cas, dans cette fiction, les hommes et les femmes de foi n'ont pas nécessairement que du mauvais en eux et, surtout, n'ont pas encore été totalement dépourvu de leur libre arbitre et de leur intégrité. De fait, plutôt qu'une vision manichéenne, l'accent est mis sur les circonstances et la perception personnelles des différents membres.

En bref, je n'ai pas vu le temps passer et j'en redemande - a fortiori du fait des éléments de romance qui sont si subtils qu'ils se sont avérés plus efficaces que les scènes érotiques qu'on retrouve bien souvent dans ce genre.