Extrait

Un chien, croisé entre deux races que je ne reconnais pas, s’arrête à ma hauteur et me dévisage avec l’air le plus triste du monde. Son corps est élancé, il a l’air jeune, et je trouve qu’il a une bonne tête et de magnifiques yeux bleus. Il ne porte pas de collier, aucune trace d’un éventuel maître au loin. L’animal penche la tête sur le côté et finit par s’éloigner jusqu’à s’arrêter en face d’une épicerie qui affiche un panneau lumineux Ouvert 24h/24. Je remarque une gamelle posée à l’entrée avec quelques restes de repas. C’est sans doute un habitué du quartier.

Mon cœur se serre à cette vision et une larme se fraye un chemin sur ma joue quand je traverse le passage piéton. Des images de Noël 2005 envahissent ma tête et je ne m’arrête pas. Je ne regarde pas derrière moi. Je ne peux pas sauver tous les animaux de la planète. Il faut me faire une raison. À l’approche des fêtes, ce genre de spectacle désolant devient monnaie courante. Des animaux sont abandonnés, jetés dans les rues par des températures hivernales, et que dire de ceux que l’on offrira à Noël et qui finiront dans des refuges…