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Le couvent est situé sur les hauteurs de la ville, le silence et la paix y règnent en maîtres absolus, et seule une cloche appelant les sœurs à la prière vient par son tintement nostalgique rappeler aux occasionnels passants qu’ils sont proches d’un lieu de culte.
La sœur tient entre ses doigts une médaille de Saint-Michel ; prise d’une peur soudaine incontrôlable, elle hurle soudain : « protège Jonathan éloigne les balles !!! » Puis elle se met à pleurer.
— Pardonne-moi cette réaction dit-elle à son amie, je sens à présent la souffrance, je n’y peux rien et là j’ai eu très peur, un jeune homme était en danger.
La médaille est tombée à terre, Florence la ramasse et la contemple un instant, on y voit un soldat ailé d’une grande beauté mettre un pied sur le dragon en le menaçant de sa lance.
Afficher en entierQuelque part dans les brumes matinales du lac Ontario
(à la mémoire de Grey Owl).
C’est une vision féerique qui s’offrait à moi lors de la dissipation des brumes matinales. Des particules d’eau en suspension voyageaient lentement dans le sens d’un vent naissant, seulement éclairées par les quelques rayons du soleil qui commençait à poindre. Les formes diaphanes de la forêt n’étaient encore qu’ombres diffuses, mais dans quelques instants elles deviendraient lumière. Au loin quelques cris d’animaux me faisaient savoir que je n’étais pas le seul à apprécier ces moments privilégiés. Je restais quelques instants dans cette contemplation particulière, puis repartis.
J’avais relevé une grande quantité de pièges laissés sur la piste et mon butin s’avérait précieux en peaux d’animaux sauvages. Je voyageais léger et c’était là le secret de mes relatifs succès. Les trappeurs, garnisons de soldats et même les Indiens, tous appréciaient mon style de chasse basé sur la rapidité et les raides solitaires. Je considérais la trappe comme un art, non celui de tuer mais l’art de vivre en complète harmonie avec la nature en refusant l’industrialisation nouvelle. J’avais compris que la civilisation et ses excès, mettraient un terme aux horizons sauvages, aux étendues poétiques, à la terre telle que le créateur nous l’avait offerte. En cela mes préceptes rejoignaient la philosophie et les croyances indiennes. Mon désir n’était pas de domestiquer les immensités, mais de me fondre en elles, voir, d’appartenir à ces forêts et ces espaces qui m’accueillaient.
Afficher en entierPoème à une vierge inconnue
Sur les rives lointaines des amours oubliés
J’ai croisé le chemin d’une Déesse
Elle portait en son cœur le poids des années
J’ai lu en son regard une immense détresse
Sur un cheval ailé, devant moi elle est passée,
J’ai tendu la main, mais n’ai pu la toucher
Alors sur les berges crépusculaires d’un lac isolé
L’animal sacré respectueusement l’a déposée
Allait-elle dans le royaume des catacombes ?
Rejoindre un amant depuis longtemps disparu
Après quelques instants, je la perdis de vue
Je l’imaginais pleurant à genoux sur une tombe.
Pour un regard d’elle à jamais je me serais damné.
Las ! Ayant attendu longtemps je ne la revis plus
Ainsi vont pour toujours les amours inachevés
Alors selon le corbeau, je dis “jamais, jamais plus.
Dans quel rêve, dans quelle réalité l’avais-je entrevue ?
Était-elle Circé, magicienne en son île d’Océa ?
Ulysse voyageur égaré, en son amour espéra
Mais il se perdit après avoir contemplé la belle dévêtue
Je l’imaginais sirène au chant mélodieux et perfide,
Attirant le voyageur imprudent sur les récifs de sa beauté
Entre songe et fantasme, pour quelle réalité ?
Déesse des océans marins elle devenait mon guide.
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