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L’idée que la race humaine serait bientôt capable de quitter sa planète natale faisait venir inévitablement certaines questions : où sont-ils tous, et quand allons-nous recevoir des visites ? Il y avait aussi l’espoir, bien qu’il fût rarement exprimé clairement, que des créatures bienveillantes venues des étoiles pourraient aider l’humanité à soigner les nombreuses plaies qu’elle s’était elle-même infligées, ainsi qu’à lui épargner des désastres futurs.
Afficher en entierBig Brother est peut-être prêt à attendre un million d’années – mais nous devons repartir un peu plus tôt.
Afficher en entierAucun, néanmoins, n’est vénéré à l’égal du monolithe noir, gigantesque, qui se dresse à la frontière de la nuit éternelle, une face à jamais tournée vers le Soleil immobile, l’autre vers le pays des ténèbres. Dix fois plus haut que le plus grand des Europiens, même en comptant les plus longs de ses tentacules, c’est le symbole même du mystère, de l’inaccessible. Car on ne l’a jamais touché, et on ne peut l’adorer que de loin. Il est entouré par le cercle du Pouvoir, qui repousse tous ceux qui cherchent à s’approcher. (...)
Car tant que le temps ne sera pas venu, le monolithe ne permettra aucun contact.
ÉPILOGUE 20 001
Afficher en entier… Et, comme dans toute la galaxie, ils n’avaient rien découvert de plus précieux que l’esprit, ils favorisèrent en tout lieu son apparition. Ils devinrent les fermiers des prairies étoilées. Ils semèrent, et parfois ils récoltèrent.
Et de temps en temps, sans passion, ils devaient arracher les mauvaises herbes.
ÉPILOGUE 20 001
Afficher en entierLucifer, cinquante fois plus brillant que la pleine Lune, avait transformé le ciel de la Terre, et pratiquement supprimé la nuit pendant plusieurs mois d’affilée. Ce nom, malgré ce qu’il évoquait de sinistre, était inévitable, et en réalité le « Porteur de Lumière » dispensait également le bien et le mal. Il faudrait des siècles, des millénaires, pour voir de quel côté pencherait la balance. (...)
La race humaine saurait s’adapter, comme elle l’avait fait si souvent dans le passé. La prochaine génération n’aurait jamais connu le monde sans Lucifer. Mais cet astre, le plus brillant de tous, ne cesserait de poser des questions à tout homme et toute femme enclins à la réflexion.
Pourquoi Jupiter avait-il été sacrifié ? Combien de temps brillerait ce nouveau soleil ? Se consumerait-il rapidement, garderait-il son éclat pendant des millénaires ? Tant que dureraient les hommes ? Et surtout, pourquoi cette interdiction qui frappait Europe, un monde désormais aussi couvert de nuages que Vénus ?
Il devait y avoir des réponses à ces questions, et l’humanité ne serait pas satisfaite avant de les avoir trouvées.
55. Le lever de Lucifer
Afficher en entierLe message retransmis vers la Terre, juste avant que la vague de radiations ait englouti le vaisseau, était très bref, très clair, et il fut répété sans changement jusqu’à la fin :
TOUS CES MONDES SONT A VOUS Ŕ SAUF EUROPE
N’ESSAYEZ PAS DE VOUS Y POSER.
53. Un héritage de planètes
Afficher en entierQuelque chose de gigantesque et de merveilleux avait été détruit. Jupiter, toute sa grandeur, toute sa beauté, tous ses mystères à jamais indéchiffrés, avait cessé d’exister. Le père de tous les dieux avait été abattu à la fleur de l’âge.
52. Contact
Afficher en entierIls attendirent que les derniers fragments du vaisseau aient disparu, qu’ils soient même incapables de les détecter, puis ils s’en allèrent contempler la nouvelle aurore à l’endroit qui leur avait été assigné, et attendre au fil des siècles qu’on les convoque de nouveau.
52. Contact
Afficher en entier-Oui, Hal. Tu as très bien travaillé. Maintenant voici le dernier message que tu transmettras à la Terre Ŕ et ce sera le plus important que tu aies jamais envoyé.
52. Contact
Afficher en entierAlors, parmi les étoiles, l’évolution se chercha de nouveaux objectifs. Les premiers explorateurs du système solaire avaient atteint depuis longtemps les limites de leur enveloppe charnelle, et dès que leurs machines dépassèrent les possibilités de leur corps, ils allèrent de l’avant.
Ils transférèrent d’abord leurs cerveaux, puis seulement leurs pensées, dans des habitacles tout neufs de métal et de plastique, pour s’élancer dans la galaxie.
Ils ne construisaient plus de vaisseaux spatiaux. Ils étaient eux-mêmes des vaisseaux.Mais l’ère des entités-machines ne dura pas. Grâce à leurs expérimentations incessantes, ils apprirent à enregistrer la connaissance dans la structure même de l’espace, à préserver éternellement leur pensée dans des réseaux de lumière captive, à devenir des êtres faits de radiations pour se libérer enfin de la tyrannie de la matière.
Ils se transformèrent ainsi en créatures de pure énergie, et sur des milliers de mondes les coquilles vides qu’ils délaissèrent s’agitèrent quelque temps dans une danse macabre et insensée, avant d’être réduites en poussière.
Ils étaient les seigneurs de la galaxie, passés au delà des atteintes du temps. Ils pouvaient naviguer à leur gré parmi les étoiles, glisser comme un brouillard subtil dans les failles de l’espace. Mais, malgré leurs pouvoirs quasi divins, ils n’oublièrent pas complètement leurs origines, leur naissance dans la vase tiède d’un océan disparu.
Et ils continuèrent à surveiller les expériences que leurs ancêtres avaient commencées, une éternité plus tôt.
50. Adieu à Jupiter
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