Extraits

Kim et moi, c'est viscéral. Mais Kim et le tennis, c'est existentiel. C'est au-delà du compréhensible. Presque une question de survie.

Toute mon existence, je soutiendrai que cette fille est incroyable.

Je sais alors que je suis définitivement foutu. Parce que plus jamais de ma vie je ne voudrais quelqu'un d'autre. Parce que si je merde un jour, je pourrais me tirer une balle dans la tête. Parce que si elle s'éloigne de moi, je perds toute raison d'avancer. Parce que je sais désormais ce que signifie "aimer une femme".

- Elle est ton inverse, mais elle me plaît déjà, me taquine ma mère.

Je souris à mon tour en répondant :

- Elle est parfaite.

- J'ai craqué sur une nana en couple avec une autre. [...] Elle s'appelle Kim, est insupportable, n'assume pas ses sentiments, refuse de fissurer sa psychorigidité pour rester concentrée sur son tennis, est hargneuse, n'aime pas les hommes, ne boit pas aux fêtes de la fraternité, ne dit jamais rien sur elle, sort avec un nain de jardin nasillard encore plus insupportable, n'a aucun humour, part au quart de tour, envoie H24 bouler les gens pour un oui ou pour un non. [...] Elle est parfaite.

Elle me fascine. Elle me persécute. Elle me perd. Et ma volonté n'est pas assez forte pour lutter contre tout ça.

Je suis complètement embourbé dans une merde sans fond. Mais comment ai-je fait pour en arriver là ? Et pourquoi, pourquoi la seule que je veux, c'est Kim Becker ? Le plus intelligent serait encore d'aller me pendre...

Rien ne sera plus important dans son existence que le tennis. Je l'envie d'avoir une passion aussi dévorante et un caractère aussi marqué. D'avoir ce repère dans sa vie et cette ligne de conduite parfaitement établie.

Non, elle ne m'a toujours pas dit qu'elle m'aimait. Elle ne le fera jamais. Je le savais. Je sais que ça ne viendra sûrement pas. Seulement, je n'en ai pas besoin. Parce que je le sens. Je le sais. Elle ne le dit pas, mais elle me le montre. Chaque jour.