Commentaire de Sachiko-chi

J’adore cette saga, j’adore ces faits historiques et la vérité qui en ressort, je suis touchée et émue par ses pilotes, ses soldats plus humains que les leçons à l’école nous enseignaient. Mais je crois que la saga n’a pas vraiment son public, quand je vois que le prochain tome est prévu pour le mois de février 2023 alors que celui-ci est sorti en août, ça me parait tellement loin… C’est vraiment dommage qu’elle n’est pas plus de succès, parce qu’elle mériterait vraiment que l’on parle plus d’elle, et je trouve que les éditions Delcourt/Tonkam ont fait un très bon travail, j’apprécie vraiment la jaquette et sa matière en papier et ses couleurs, on dirait presque un vieux journal d’époque.

J’ajouterai aussi que j’adore la quatrième de couverture de chaque tome puisque l’on nous propose une photo de la seconde guerre mondiale et ici, elle met en avant une scène emblématique et importante de ses soldats.

Pour moi, ce titre mérite vraiment plus de visibilité pour son histoire et son travail éditorial bien réalisé !

Maintenant que j’ai jeté des fleurs au travail de la maison d’édition, on va retourner à notre histoire, et notre témoignage historique, on reste bien entendu plongé dans le passé, pas de retour dans le présent, sauf à la fin et que l’on a droit à un petit passage de l’interview de Sasaki Tomoji.

Dans ce tome on va surtout suivre les soldats aériens japonais qui continuent de se préparer pour leur nouvelle mission et pour laquelle ils ont vite compris, qu’elle était suicidaire. Alors qu’ils doivent se préparer à celle-là, ils sont confrontés à une tragédie, ils viennent de perdre leur capitaine. Iwamoto était un des personnages les plus intéressants et les plus humains de cette histoire, il avait tout fait pour protéger son escadrille, et assister à la perte de cet homme est une vraie tragédie pour eux, mais pour moi aussi en tant que lectrice, surtout que l’on s’attache trop rapidement et facilement à lui, parce qu’il a de vraies valeurs.

Les soldats ont déjà du mal à encaisser cette perte, ils doivent faire face à toute la pression de leur mission, mais aussi de leur supérieur Tominaga Kyoji. Un homme détestable au plus haut point, irresponsable et méprisant, je pense que l’on comprend rapidement et facilement que c’est un personnage historique horrible et insupportable, il m’a mis les émotions en boule, à chaque fois qu’il passait je savais que ce n’était jamais pour apporter du positif, et un type comme lui était à ce poste, c’est révoltant d’avoir si peu d’empathie, et d’humanité…

Je crois que ce qui fait la force de ce titre, c’est vraiment son côté historique, tout ce qui est raconté n’est pas fictif, c’est une réalité qui a existé, c’est une partie de notre histoire mondiale, et des personnes qui ont vraiment existé, et qui ont vraiment fait ça.

Mais surtout, pour moi, d’un point de vu historique et des faits, je pense que c’est juste, même pour les anecdotes ou des éléments qui semblent futiles, juste là pour nourrir le scénario. Je pense notamment au passage, où ces aviateurs sont en compagnie (si l’on peut dire…) de leurs supérieurs et qu’ils ont droit à un bon repas, mais surtout à un verre de saké pour se donner du courage. Avant leur vol, ils prenaient en effet, un verre d’alcool, et c’est bien mis ici en avant.

Dans ce troisième tome, on comprend et on ressent les angoisses de ces aviateurs, et on va les voir prendre leurs avions, décoller et attaquer des navires américains. On va les voir mettre en place leur stratégie, et les suivre, j’ai trouvé bien et intéressant de ne pas juste porter l’histoire sur Sasaki, même si, on le voit plus que les autres, mais les auteurs se tournent aussi vers les autres pilotes. Ils ont chacun leur façon de gérer cette pression, et d’interpréter les ordres et leur mission… Alors que l’on assiste à leur première mission, c’était vraiment avec appréhension que j’ai tourné les pages, et que j’attendais de voir ce qu’il se passait, tout le contraire de Tominaga bien impatient de connaître les dégâts et les morts… Je vous l’ai dit, il est détestable ce type…

Alors que les soldats sont à l’opposé des idées que l’on véhiculait et que je me faisais d’eux, et de leur intention de participer à cette mission suicidaire. J’ai apprécié que les auteurs prennent quelques pages de ce tome pour mettre en avant la femme d’Iwamoto, et là, elle est vraiment l’idée du courage et de la force que je me faisais des femmes de ces soldats. Elle m’a aussi beaucoup peinée face à ce malheur, et on ressent une certaine solitude qui émane d’elle face à cette situation, c’est encore une fois très touchant comme planches surtout que c’est très bien dessiné et retranscrit ! Encore une fois, je vous le dis, mais lisez ce titre !