Extraits

Callie s’approcha sur la pointe des pieds de la chambre de son père et frappa doucement.

— Oui ? fit l’homme d’une voix hésitante. Callie… Tu es enfin arrivée ma chérie ! Comme je suis heureux !

Un sentiment d’inquiétude l’étreignit tandis qu’elle regardait son père se redresser sur son lit.

Il avait vieilli de dix ans depuis sa dernière visite !

— Tu vas bien, papa ?

— Oui, oui. Mais je viens juste de me réveiller.

Il se leva, chancelant, et elle le serra fort dans ses bras.

— Tu es un délice pour le regard, lui murmura-t-il dans l’oreille. Lorsque tu es entrée, cela m’a rappelé la première fois que j’ai vu Colleen.

— C'est gentil, répondit-elle, heureuse de ressembler à sa mère, même si le souvenir de sa disparition tragique la faisait toujours souffrir. Elle me manque aussi.

Elle s’interrompit en sentant les larmes lui monter aux yeux.

C'était ridicule, cela faisait si longtemps…

S'éloignant d’un pas hésitant, elle préféra repenser à leurs retrouvailles, à cet homme si sexy qui la rendait nerveuse. Il l’excitait. Elle détestait cela, mais…

Elle hâta le pas en voyant Dahlia s’emparer de sa valise qu’elle avait laissée devant la porte. Au passage, elle s’extasia sur les imposants pots de fleurs installés de part et d’autre de l’entrée.

Sans doute un achat de Dahlia, car d’après ses informations, l’amie de son père adorait les fleurs. Elle fabriquait même des produits de beauté à partir de plantes du désert, ce qui pourrait être utile pour le futur spa.

Se forçant à chasser ces idées noires, elle contempla le spectacle impromptu qui s’offrait à elle.

Onze années n’avaient pas réussi à effacer le trouble qu’elle ressentait envers Declan. Le mélange d’attirance et de répulsion qu’elle éprouvait pour cet homme était même tellement explosif que, chaque fois qu’elle rentrait chez son père, elle faisait tout pour l’éviter. Elle n’avait aucun mal d’habitude, car ses séjours étaient brefs. Mais pas cette fois-ci.

Dès son arrivée au ranch, Callie Cummings fut accueillie par un hennissement.

Elle tourna la tête vers le pré, où elle vit un cheval se cabrer, refusant la selle que tentait de lui mettre un cow-boy. Et pas n’importe quel cow-boy…

Elle retint sa respiration.

Declan O’Neill.

Elle était capable de le reconnaître de dos, rien qu’en voyant ces longues jambes fuselées et ces fesses musclées moulées dans le jean serré. Même aveugle, elle pourrait le reconnaître, simplement en le touchant.

A cette idée, un sentiment de gêne s’insinua en elle.

Pourquoi ? Après tout, elle n’avait aucune raison d’en avoir honte, aucune femme normalement constituée n’était capable de résister au charme de Declan.