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« Géoconformer » est un verbe transitif, un néologisme inélégant qui siginifie, de manière assez évidente, « transformer en (quelque chose qui ait certaines qualités de la) Terre ». La première planète qui ait jamais été géoconformée est la Terre elle-même. Réfléchissez : les hommes ne peuvent pas détruire l'écologie d'une planète, ni avec les bombes à hydrogène ni avec les bouteilles non consignés (vous en souvenez-vous ?). Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est la modifier. Même une planète lisse comme une boulle de billard, fût-elle radioactive, a son écologie, parfois très complexe.
Afficher en entierLa planète était tout sauf prometteuse :
un quart de sa surface était recouvert par une mer de concentration saline si élevée que rien ne pouvait y vivre, sinon quelques micro-organismes ultra-résistants, qui demeuraient près des embouchures des rivières.
La calotte polaire était un désert glacé, aride, dépourvu de vie, où la neige fossilisée courait bruyamment en petits granules sous la poussée d'un vent furieux et continu, où le vent sculptait la montagne en des formes fantastiques, en vastes ondes incurvées qui se rejoignaient en crêtes tranchantes comme le fil d'un rasoir, pour chanter dans le vent une longue note désolée.
Une chaîne de volcans éteints, aux sommets saupoudrés d'une neige dorée faite de cristaux de soufre monocliniques.
Un vieux cratère de météore, usé par les intempéries, plus vaste que le Texas, avec un vestige de cône central empli d'eau douce fourmillant d'une ahurissante variété de formes de vie aquatique[...].
En redescendant du pôle, le sol gelé et stérile se fondait en marécage, avec une vie végétale plus abondante à mesure que l'on approchait de l'équateur ; ensuite, moins de vie, avec le dessèchement du sol et la température croissante. Les quelques centaines de kilomètres avant l'équateur proprement dit n'étaient que sécheresse, désolation, roches grises et nues, sable étagé en dunes régulières d'une affreuse monotonie.
Afficher en entierLA SCÈNE : La salle de cours se trouve dans une école privée surannée dans le nord de l'État de New York. Une journée chaude inclinant à la torpeur, à la fin du printemps, et la climatisation est en panne.
LES PERSONNAGES : LE PROFESSEUR est William J. Gilbert, maître ès arts, instructeur en sciences physiques de cette classe. Agacé par le manque d'attention de ses élèves, il croit néanmoins avoir trouvé le moyen de mettre un peu d'animation.
JACQUE LEFAVRE n'a pas étudié ses leçons à la maison, la veille au soir, et ne saurait distinguer une biosphère d'un ballon de football. Deux jours auparavant, il a officiellement renoncé au s final de son prénom, parce qu'il en avait marre de s'entendre appeler Djorks. Au lieu de prendre des notes, il s'évertue à se façonner une nouvelle signature.
LES ÉLÈVES et UNE MOUCHE
Afficher en entierMais quand j'était à l'académie, il y avait une qualité que l'on appréciait par-dessus toutes les autres chez ceux qui devaient constituer les équipes de maîtriseurs : le sang-froid absolu. Le type de gens qui affronteraient une mort certaine avec un léger haussement de sourcils.
Afficher en entierJacque Lefavre s'était débrouillé pour avoir un long week-end de permission loin de l'académie et, au dernier instant, il avait choisi d'aller à Denver plutôt qu'à Aspen. Le temps était à la pluie.
Et en effet, il pleuvait à Denver, à plein seaux de flotte bien froide, avec une petite interruption vers minuit pour une chute de neige fondu. Lefavre devait apprendre par la suite qu'à Aspen il aurait eu droit à vingt centimètres d'une bonne neige bien poudreuse.
Il voulu visiter la Monnaie de Denver : fermée. Tout comme le musée : congé officiel. Il alla voir un navet au cinéma.
Alors qu'il errait dans les rues, pardessus ouvert, un taxi l'éclaboussa de la tête aux pieds. Pour éviter de s'encombrer, il n'avait pas emporté d'autres vêtements.
Le service de nettoyage-minute de l'hôtel mit vingt heures à faire son boulot, puis refusa de reconnaître qu'il avait égaré le pantalon de Jacque.
Confiné dans sa chambre en sous-vêtements, il vida le minibar de la chambre devant les programmes télé de la journée.
Afficher en entierLa combinaison ou " module d'exploitation d'ordre général ", était un engin rappelant vaguement la forme d'un homme; elle permettait à toute personne assez résistante de rester en vie jusqu'à un mois dans en plein milieu d'une fournaise où totalement immergée dans l’hydrogène liquide. Une fois vêtu de cette carapace, on pouvait affronter un ouragan sans se faire renverser , se promener au fond de l'océan sans être écrasé par la pression, ou ramasser un petit chat sans lui faire le moindre mal.
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