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Extrait

Extrait ajouté par feedesneige 2015-10-10T16:55:37+02:00

1 — NOSTALGIQUE

J’ouvris la porte de mon appartement et pénétrai à l’intérieur, heureuse d’être enfin à la maison. C’était mon moment favori. Celui où je me retranchais dans mon cocon, mon endroit rassurant dans ce monde, loin des problèmes extérieurs, coupée de la foule et de sa frénésie. Je me déchaussai avec soulagement de mes talons hauts, posai mes clés et mon téléphone sur la table du vestibule. Ensuite, j’accrochai ma veste sur la patère sur ma droite. Je me dirigeai vers le salon, profitant de la sensation du parquet sous mes pieds. Le soleil entrait à travers les grandes vitres que j’avais peintes de différentes couleurs, teintant l’éclat de la lumière sur le lieu. J’avais choisi tous mes meubles en chêne clair. Chaque élément de décoration de l’appartement était fait pour m’apporter la douceur et la sérénité dont j’avais tant besoin.

Depuis plusieurs années, je menais une vie pour le moins exaltante, mais épuisante. Tout du moins sur le plan professionnel. Je ne me souvenais plus de la dernière fois où j’avais pris des congés ou ne serait-ce qu’une journée de repos. Les seuls moments de confort ou de détente que je m’accordais se résumaient à ceux que je passais seule chez moi… ou presque.

— Yuna, viens là, ma belle, appelai-je.

La chatte miaula en arrivant d’une démarche nonchalante alors que je m’installais sur le canapé beige.

— Toi au moins, tu n’as pas à te presser, souris-je en l’observant.

Elle sauta et s’assit sur le haut de mes jambes, que j’avais étendues sur la table basse. Je la caressai d’une main tout en attrapant la télécommande de la chaîne hi-fi. La musique douce se diffusa dans la pièce. Je calai la tête sur le dossier et soupirai.

— Voilà, un pur bonheur ! As-tu remarqué ? Je ne suis pas mouillée pour une fois !

Il est vrai que le climat londonien n’était pas reconnu pour sa clémence. L’un de mes professeurs m’avait conseillé de faire mon stage de fin d’année en Angleterre après avoir fait mes études de commerce à Paris. J’avais suivi son conseil et y était revenue par la suite pour y travailler. Cela faisait presque six ans que j’avais quitté la France. Il m’arrivait parfois de regretter mon choix, mais peu de choses me retenaient dans mon pays d’origine. Mes parents avaient divorcé et maintenant refait leur vie. Je ne regrettais qu’une seule personne : ma grand-mère paternelle. Je ne l’avais pas revue depuis plusieurs années. Nous continuions à nous écrire comme autrefois et je chérissais cette correspondance avec elle. Elle était la seule personne à me connaître vraiment et à se soucier de moi. Je ne comprenais toujours pas pourquoi mon père et ma mère avaient décidé à l’âge de mes dix ans de quitter ma Dordogne natale pour Paris, nous éloignant définitivement de ma parente adorée. Mes parents m’avaient dit que cela concernait une offre d’emploi. Pourtant, même à cette époque, j’avais su que ce n’était pas vrai. Ils avaient voulu volontairement me séparer de mon aïeule. Je n’avais jamais su pourquoi. Cet éloignement avait été une déchirure pour l’enfant que j’étais. Ma grand-mère était la personne avec laquelle je passais le plus de temps, particulièrement pendant les vacances. Mon père et ma mère travaillaient tous les deux et il leur était impossible de me garder. J’avais passé les plus beaux instants de mon existence auprès d’elle. Notre déménagement sur Paris avait aussi marqué la fin de leur mariage. La vie en ville ne se déroulait pas au même rythme que celle de la campagne, sans compter le stress ambiant et les soucis permanents. Non, cela n’avait pas été une partie très agréable de ma vie.

Je pensais que c’était l’une des raisons pour lesquelles je n’avais pas hésité à m’exiler dans un autre pays à tout juste dix-neuf ans.

Ma chatte releva la tête.

— Ça va, ma belle, murmurai-je en essuyant mes larmes.

Je me levai et approchai de la fenêtre. Le ciel se teintait de rose orangé, annonçant la nuit qui tombait lentement sur la ville. Je venais d’apprendre le décès de mon aïeule cinq jours plus tôt. Mon père m’avait téléphoné pour m’annoncer la nouvelle.

J’avais immédiatement souhaité partir pour la France afin d’assister à son enterrement.

— C’est fini. Son inhumation a déjà eu lieu, m’avait-il dit.

— Quoi ? Mais comment ça ? Pourquoi tu ne m’as pas appelée plus tôt ? avais-je demandé, abasourdie.

— Je n’en ai pas eu le temps et je pensais que toi non plus tu n’aurais pas pu prendre un jour de congé pour venir ! C’est ce que tu réponds toujours lorsque ta belle-mère te propose de nous rejoindre, s’était-il justifié.

— Ce n’est pas vraiment la même chose et tu n’avais pas le droit de me priver de ce moment pour lui dire adieu, m’étais-je énervée.

— Excuse-moi. Je ne me doutais pas que cela t’affecterait autant.

— Elle était ma grand-mère, celle qui s’est occupée de moi pendant des années. Assister à son enterrement aurait été la moindre des choses, que je sache !

— Désolé.

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