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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:56:50+01:00

Julia pédalait. Le soleil brillait doucement, la pluie de la veille au soir était comme balayée. Ce genre de temps capricieux d’avril avait un train de retard mais, d’un autre côté, il était tard sur la Terre. Mais ça, Julia Beyer le pensait depuis longtemps. Un sentiment à la fois renforcé et affaibli par l’année écoulée.

Renforcé par l’approfondissement de sa connaissance de la criminalité en Europe. Affaibli parce que, pour la première fois depuis très longtemps, elle aimait son travail. Presque au point de se trouver des raisons d’avoir confiance en l’avenir.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:56:25+01:00

PREMIER RAPPORT

Intitulé : rapport CJH-28347-B452

Numéro de contrat : A-MC-100318

Objectif : mise à jour.

Date dans l’année en cours : 21 mars

Statut : Top secret.

Conformément au contrat cité ci-dessus, sont livrés à partir de la date d’aujourd’hui des rapports continus concernant le sujet surveillé, dénommé ci-après “W”.

Aucun rapport concernant la période antérieure à l’implantation externe n’a été demandé. Ce premier rapport commence donc immédiatement après la sortie de W du centre. Celle-ci a eu lieu à un âge que les sources qualifient de “préconscient”.

W a été adopté par les Berner-Marenzi, une famille de diplomates polyglottes qui, conformément aux intentions du commanditaire, se trouvait en perpétuel déplacement autour de la terre. En conséquence, le jeune W n’a jamais eu de langue maternelle claire mais, dès les premiers stades de l’apprentissage de la parole, a été en contact avec l’espagnol paternel et l’allemand maternel de sa mère Maria, ainsi que l’italien paternel et le russe maternel de son père Luigi. Le fait que la famille, dans ses contacts nombreux avec le monde extérieur, utilisait en règle générale l’anglais a contribué à ce que W puisse revendiquer de zéro à cinq langues maternelles.

Il nous aura fallu longtemps avant de localiser une source directe concernant les premières années de W. Il s’agit des cinq carnets du journal intime tenu alternativement en espagnol et en allemand par Maria Berner-Marenzi entre 1979 et 1994.

W a quatre ans quand nous le trouvons pour la première fois mentionné dans le journal de sa mère adoptive. Il est le plus jeune de trois enfants, tous adoptés, car Maria Berner-Marenzi souffrait d’une maladie génétique entraînant l’infertilité et qui aurait probablement fini par la tuer.

S’il lui avait été donné de vivre jusque-là.

La famille quitte Manille, Philippines, où Luigi Berner-Marenzi était consul général d’Italie, passe un an à Dubaï, Émirats arabes unis, sur quoi Maria devient ambassadrice d’Espagne à Bucarest, Roumanie. C’est là, à l’ombre du régime socialiste étatique le plus corrompu, que W commence sa scolarité. Avant qu’il ait vraiment appris à écrire, le roumain devient sa sixième langue.

La première trace écrite qu’il nous laisse est cependant rédigée en anglais, car il fréquente une école internationale pour enfants de diplomates du quartier Lipscani à Bucarest. Maria a recopié sa rédaction dans son journal. Elle est intitulée “Mes vacances d’été” (orthographe rectifiée) :

“L’été dernier, nous sommes allés nous baigner au lac de Garde. Il faisait froid. Una s’est mise à l’eau la première. Il y avait des pierres. Elle est tombée. Papa a dû plonger la repêcher. Je me suis baigné dans un autre endroit, que j’avais trouvé. Vera est arrivée. Mais c’était mon endroit. Elle a pleuré et en a trouvé un autre. Beaucoup moins bien. Elle est tombée elle aussi. Papa a couru la remonter elle aussi. J’ai nagé pendant que papa grondait Una et Vera. L’eau était bonne.”

Cette courte rédaction a reçu une note élevée, sans plus de commentaires. Un extrait de l’appréciation lyrique décernée au premier semestre par la prof d’anglais vaut pourtant la peine d’être cité : “W lutte avec constance contre sa tendance à ne pas tenir en place, et parvient sans peine à s’acquitter de ses devoirs. Ses moins bons résultats en travail de groupe ne sont dus qu’à son évidente âme de chef.”

La mention suivante de W concerne une compétition de voile sur la mer Noire. W a alors neuf ans, et il a appris à manœuvrer le voilier d’entraînement le plus à la mode en ces années-là, le Laser, un bateau une place de tout juste cinquante kilos. Il affronte des adversaires nettement plus âgés au championnat roumain junior dans la ville portuaire de Mangalia. La presse locale fidèle à Ceauşescu annonce que W est arrivé second. Trois jours plus tard, le résultat a changé. Un entrefilet informe sèchement que le vainqueur a été disqualifié pour propagande anticommuniste. La victoire revient donc à W.

Le vainqueur originel de la régate s’appelle Costin Florescu, il était alors âgé de quatorze ans. Lors d’un entretien avec notre représentant local, Florescu nous a fait savoir qu’un jeune homme porteur d’une enveloppe bleue avait été envoyé à son école de Constantza le lendemain de la compétition. Quand il est lui-même rentré de Mangalia un jour plus tard, voici ce qui s’est produit :

“À mon retour, toute une délégation m’attendait, proviseur en tête. Sans un mot, ils m’ont indiqué mon armoire. Mains tremblantes, j’ai trouvé mes clés. Et ouvert. Il y avait là un tract appelant à écraser le système communiste. Un papier bleu.”

Quand, peu après l’incident de la régate, la famille déménage à Paris, où Luigi Berner-Marenzi a été nommé attaché culturel, cela fait une langue de plus pour le jeune W et ses deux sœurs. C’est aussi en français que W, onze ans, laisse une nouvelle trace directe. Le texte suivant, une rédaction, est le seul de la main de W conservé à l’International School of Paris, dans le 16e arrondissement. Le texte s’intitule “Apprendre le français” et aurait dû parler des difficultés à apprendre le français. Selon toute apparence, ce texte a contribué à ce que W, deux trimestres plus tard seulement, soit inscrit à l’école Massillon, un établissement catholique d’élite :

“Le français n’est pas si difficile. Dans la cour de récréation, l’autre jour, Louis et ses deux copains sont venus me trouver. Ils m’ont traité de noms que je ne comprenais pas. Mais à leur visage, j’ai bien vu ce qu’ils disaient. C’était puéril. J’ai un peu parlé avec eux. Quand je suis parti, ils se battaient.”

On peut parler d’un texte concis. Il est cependant complété par une note dans le journal de sa mère :

“W avait l’air très content, en rentrant aujourd’hui. Mon petit bonhomme est vraiment devenu grand. Mais aussi un peu secret : j’avais beau avoir clairement vu qu’il s’était passé quelque chose – il avait ce regard coquin qui ne trompe aucune mère –, il m’a refusé le moindre début d’explication. Ce n’est qu’au cours de l’extraordinaire dîner servi par Anaïs, dont mon petit bonhomme a vraiment eu l’air d’apprécier le foie gras, que je suis parvenue à lui tirer les vers du nez. Il s’est réellement illuminé en déclarant : « Aujourd’hui, j’ai appris le français, mère. » Bien sûr, je ne sais pas exactement de quoi il s’agit, mais ça m’a fait chaud au cœur. Je me demande quelles connaissances contient ce petit corps. Ses deux sœurs ont du mal à s’approprier une septième langue. Elles mélangent la grammaire et l’orthographe. Luigi dit que c’est parce que W est plus jeune, et qu’il est plus facile d’apprendre des nouvelles langues quand on est jeune, mais je sais que ce n’est pas la seule raison.”

Il faut ajouter qu’une bonne dénommée Anaïs officiait dans le logement de fonction diplomatique du 16e arrondissement, et qu’elle joue le rôle principal dans l’épisode par lequel nous allons achever ce rapport initial. Deux témoignages établissent deux profils psychologiques différents. Le premier est encore une fois tiré du journal de la mère – et nous nous trouvons alors tout juste un an plus tard, quand W va avoir treize ans :

“Aujourd’hui, nous avons été contraints de nous séparer d’Anaïs. C’était un coup dur pour nous. Celle que nous pensions être une merveilleuse Provençale, qui, un an durant, a transformé nos dîners quotidiens en moments solennels, sans parler des repas de fête, s’est laissée aller cette semaine à calomnier mon petit bonhomme en des termes si grossiers qu’il n’y avait pas d’alternative. J’ai dû agir en toute hâte, car les plaintes fallacieuses d’Anaïs risquaient de parvenir aux oreilles de Luigi, pas toujours aussi tolérantes que les miennes. Elle a dû partir séance tenante, non sans empocher au passage une prime importante.”

La police de Paris conserve cependant le témoignage d’une certaine Anaïs Criton, dont un passage en particulier mérite d’être cité :

“J’ai réellement trouvé dans sa chambre une éprouvette étiquetée « Protobiamide ». Non, malheureusement elle n’y est plus, je l’y avais laissée. S’il était parvenu aux oreilles de sa mère que j’avais fouillé dans les tiroirs du jeune W, c’était la porte. Mais la seconde fois, c’était bien pire. Je sais qu’il n’a que douze ans, commissaire, mais ce n’est pas le regard normal d’un enfant de douze ans. Vous verriez ce regard. Oui, je sais que le regard d’un gamin de douze ans ne constitue en aucune façon une preuve, mais pourquoi, sinon, aurait-il eu cette protobiamide à la maison ? C’est une substance qui réagit violemment avec l’albumine, d’après ce que m’a expliqué un ami chimiste, mais je n’en sais pas plus. À part la terrible démangeaison que cela provoque. Je me suis tant grattée que je me suis entièrement mise à vif. Oui, en bas. J’ai honte de le dire mais, après, mon entrejambe était en sang. Oui, je sais que le sperme est principalement composé d’albumine, mais me permettez-vous d’avancer ma théorie ? Et c’est bien plus qu’une théorie, commissaire, je vous l’assure. Non, je sais, cela ne constitue pas de preuve formelle mais, en même temps, je suis certaine que de la protobiamide est arrivée au fond de ma culotte, et que ça fait mal, commissaire, terriblement mal. Ma théorie ? Enfin commissaire, cela va de soi. W m’a punie parce que je rencontrais des hommes. Il a étalé une couche de protobiamide au fond de mes culottes, et après un rapport avec un homme, ça a provoqué la réaction. Ai-je besoin d’en dire davantage ?”

Nous ne sommes pas arrivés plus loin dans notre enquête sur W. Comme nous ne disposons pour le moment d’aucune indication sur son lieu actuel de résidence, nous sommes forcés de le laisser là, au seuil de la puberté. Nous attendons à présent les instructions du commanditaire. Devons-nous poursuivre nos recherches ? Nous estimons qu’il sera possible de mettre au jour beaucoup de documents jusqu’à sa disparition, et notre recommandation est de poursuivre ces recherches jusqu’à ce que des pistes plus directes apparaissent. Nous ne devrions pas en être trop loin.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:56:21+01:00

Contre toute attente, il s’était mis à pleuvoir à La Haye. Le printemps était déjà assez avancé, mais refusait d’accepter son âge. Le soir, en revanche, glissait sans encombre vers la nuit. La pluie crépitait à la fenêtre de l’auberge. Les reflets tremblants des réverbères luisaient dans les flaques noires.

Les vétérans Paul Hjelm et Arto Söderstedt étaient attablés au Café Rootz, au croisement de Raamstraat et de Grote Markstraat, où ils avaient dîné en silence. Ils en étaient au calvados.

— Le suicidé, dit Hjelm au bout d’un moment.

Söderstedt secoua lentement la tête.

— Dimanche soir, dit-il en trempant ses lèvres dans le calva. Hors de question que j’y aille.

— Je sais, dit Hjelm.

Puis un long silence.

Trompeur.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:56:08+01:00

Il a si soif.

Il est à présent au bord de l’eau. Contemple l’eau noire. Et verse lentement sa farine dans l’eau. La regarde former un nuage sous la surface, se disperser et peu à peu disparaître dans le courant. Un dernier espoir qui s’évanouit.

Il faut qu’il ramasse davantage de neige. Mais dans quoi ? Le bonnet ?

La neige fond rapidement. Se transforme vite en bouillasse brune.

Il faut qu’il retourne auprès de Faina. Qu’il ramasse de la neige pour elle. Qu’il la sauve. Qu’il trouve la mère qu’il n’a jamais eue.

En retraversant le bosquet, il entend un bruit inconnu. Il ne devrait plus y avoir de bruits inconnus pour lui – ces dernières semaines, il a entendu presque tout ce qu’il était possible d’entendre. Mais pas ça.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:55:53+01:00

La nuit est dure, vraiment dure. Deda s’assied au milieu d’un des groupes les plus calmes, installé un peu à l’écart, à l’orée du bois. Ils sont serrés, serrés les uns contre les autres, et il absorbe la chaleur des autres dans la tempête de neige. Il en dégage probablement lui aussi, mais ne s’en rend pas compte. Tout ce qu’il veut, c’est un peu de chaleur.

Sa voisine est une femme blonde curieusement vêtue d’une robe de soirée vert clair, comme si on l’avait arrêtée à l’entracte d’un opéra. Elle a l’âge qu’aurait maman si elle avait osé rester en vie. Elle s’appelle Faina et ils parlent un peu tout bas avant qu’il s’endorme contre son épaule. Il n’a pas l’impression d’avoir dormi – et pourtant c’est bientôt l’aube.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:55:44+01:00

Là-dessus, le froid. Il s’étonne qu’il puisse neiger à la mimai, mais il sent la neige dans l’air. Il sent que ce n’est qu’une question de temps.

L’île est petite, inhabitée. Entièrement marécageuse, avec ici ou là un bosquet de peupliers. Les vieilles godasses de Deda s’enfoncent dans cette vase en train de se solidifier. Il reste là, attend, essaie de se rendre invisible. Mais piétine pour ne pas geler dans le sol. Piétine sur cette île oubliée de Dieu.

Le chaos, l’appel des prisonniers. Les prisonniers des quatre grandes péniches, une foule grouillante, un grouillement de foule. Pour moitié incapables de marcher, ils titubent, bons à rien, sur le sol détrempé. On emporte les morts, la puanteur des cadavres se mêle à celle du marécage. Devient celle du marécage. Est déjà celle du marécage.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:55:36+01:00

L’uniforme crie sur le capitaine. Le capitaine de Deda. C’est la dernière fois qu’il le voit. Les péniches s’en vont. Contournent l’île. Deda les voit au loin, de l’autre côté. Elles déchargent. Deda imagine la mine du capitaine forcé de déverser la farine à même le sol. La colline de farine s’élève comme un sommet enneigé. C’est tout, une énorme montagne de farine. Deda ne voit pas décharger d’autres vivres, pas de pain, pas d’eau, pas de poisson séché comme on le leur avait promis. Et pas d’ustensiles pour faire la cuisine, le pain, manger, boire. Juste une montagne de farine. Pas de fours pour y cuire le pain.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:55:28+01:00

Bien sûr, il ne pensait pas ainsi. Pas consciemment. Peut-être que ça pensait ainsi en lui, mais pas en ces termes. Il était beaucoup trop jeune pour cela. Dix ans, le fleuve absolument lisse devant lui. Comme si la surface de l’eau était encore couverte d’une fine, très fine pellicule de glace, que la vieille péniche fendait avec la précision d’une lame de rasoir. Étrangement silencieuse.

Des deux côtés du fleuve s’étendait le paysage dépouillé, désolé, ce paysage vu à travers tant de fenêtres, ces dernières semaines. Que des fenêtres. D’abord fenêtres de train, puis de baraques, puis de bateau. Pour autant qu’on puisse appeler ça un bateau.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:55:19+01:00

C’était il y a si longtemps, si loin, et pourtant si proche. C’est la deuxième moitié de mai cette année-là, un peu plus tard dans l’année qu’à présent. Il ne devrait pas faire si froid. Dans la grande ville où Deda a grandi, le printemps est arrivé, presque l’été. La ville qui était tout son univers était verdoyante quand ils l’ont arrêté. Il ne comprend toujours pas pourquoi. Parce qu’il est orphelin ? Parce que grand-mère ne l’envoyait pas à l’école tous les jours ? Parce qu’il avait oublié son nouveau passeport ? Il ne sait pas, il ne comprend rien. À part que le capitaine est gentil. Il tapote la tête de Deda, mais son regard demeure triste.

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Extrait ajouté par ilovelire 2017-03-16T21:54:49+01:00

Semi-transparence du voile. Tout ce qu’on aperçoit à peine derrière. Puis mouvements lents, lents. Le voile se lève, semble hésiter. Enfle comme au ralenti. Se fend. S’ouvre.

Voir ce qu’il a vu. Sentir ce qu’il a senti. Tout le temps. Vraiment tout le temps.

Voilà à quoi cela devait ressembler quand le capitaine a enfreint l’ordre donné en le laissant sortir sur le pont. Exactement comme ce qu’on voit derrière la danse paradoxale du rideau de tulle. Il ne devrait pourtant pas bouger : ce qui apparaît derrière le voile qui lentement s’écarte est une surface d’eau parfaitement lisse. Mer d’huile.

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