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Extrait ajouté par Pixie-Girl 2016-11-01T18:57:14+01:00

Au milieu de la vie, nous sommes entourés par la mort.

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Extrait ajouté par Pixie-Girl 2016-11-01T18:53:29+01:00

- Si Dieu était une femme, nous n'aurions certainement pas à batailler aussi dur pour obtenir une justice sociale élémentaire.

- "Si Dieu était une femme! Si Dieu était une femme" Le Gentleman éclata de rire. Catherine, vous êtes vraiment rigolote. Je n'aurais jamais dû vous apprendre à lire. Il est vrai que des rudiments de savoir sont une chose dangereuse chez une femme, gloussa-t-il.

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Extrait ajouté par Pixie-Girl 2016-11-01T18:49:42+01:00

Mettez-moi sur une île où le nombre de filles est proche de zéro, mettez-moi parmi les lions les plus féroces du zoo, mettez-moi en prison et je ne ferai jamais la tête, mais par pitié, ne me mettez pas à côté d'une fichue suffragette.

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Extrait ajouté par sony18 2012-06-04T20:11:10+02:00

14 mai 1911

Ma très chère Amelia,

Nous avons ici une matinée de printemps splendide en ce jour qui sort un peu de l’ordinaire. La nouvelle servante arrive aujourd’hui. Vu la réputation qui la précède, j’avoue éprouver une certaine nervosité, mais je suis sûre que cette Cat Morley ne peut être entièrement mauvaise. Albert hésitait beaucoup à l’engager et j’ai réussi à le persuader à l’aide d’un double argument : ce serait un acte de charité chrétienne louable de la prendre puisque, à coup sûr, personne d’autre ne le fera et de plus un solide investissement, sa réputation nous autorisant à la payer très peu. Nous doublons notre personnel sans pratiquement augmenter nos dépenses ! J’ai reçu une lettre de recommandation de la gouvernante de Broughton Street – Mme Heddingly – qui me détaille les tâches avec lesquelles elle est familiarisée et me conseille vivement « pour notre plus grand bien » de ne pas la laisser lire. Je ne sais pas très bien ce qu’elle entend par là, mais je trouve généralement bon d’écouter l’avis des gens bien informés. Elle – Mme Heddingly – me fait aussi part d’une rumeur bizarre qui court au sujet de cette fille. J’ignore pourquoi elle choisit de la mentionner et en suis réduite à supposer que c’est par goût des cancans : la peau et les cheveux sombres de Cat Morley alimentent les conjectures concernant l’identité de son père et on murmure qu’il aurait pu s’agir d’un nègre. Apparemment, le reste du personnel à Broughton Street s’est mis à l’appeler Black Cat¹ une fois que la chose s’est sue. Je suis persuadée que la mère de cette fille, si basse qu’ait pu être sa condition, n’a pu s’avilir à ce point et qu’elle a été victime d’un crime des plus odieux. Que sa pauvre fille soit affublée d’un sobriquet d’aussi mauvais augure ne semble guère juste. Il est hors de question qu’on l’appelle ainsi sous mon toit, j’y suis bien résolue.

Malgré ma nervosité, j’avoue qu’il me tarde de la voir arriver. Ne serait-ce que parce qu’il y a sous les lits des moutons gros comme le poing ! Voilà de nombreux mois que Mme Bell, Dieu la bénisse, ne peut plus se baisser pour s’en occuper. La maison a besoin d’un bon ménage de printemps. Mais cela me procurera aussi un immense plaisir de recueillir une créature de Dieu dévoyée et qui a dangereusement frôlé sa perte. Elle trouvera ici un foyer pieux, le pardon et une chance de recommander son âme à Dieu en travaillant dur et en menant une vie honnête. J’ai l’intention de lui offrir toute l’assistance possible dans cette entreprise et de la prendre entièrement sous mon aile – elle sera mon projet – rends-toi compte ! La possibilité de réformer réellement une personne et de la remettre sur le droit chemin. Je suis sûre que la fille mesurera sa chance : se voir offrir une telle occasion de se racheter. Elle nous arrive ternie et ne tardera pas à briller comme un sou neuf.

Sans compter que pareille tâche est certainement une préparation parfaite à la maternité. Le travail d’une mère n’est-il pas d’élever ses enfants pour en faire des êtres pieux, dignes et vertueux ? Je vois combien tu y excelles avec ma chère nièce Ellie et mon cher neveu John, et je suis pleine d’admiration pour la gentillesse avec laquelle tu les guides. Ne te tracasse pas pour John et son lance-pierres. Cette humeur combative lui passera très bientôt : Dieu a voulu que le naturel des garçons soit plus belliqueux que celui des filles et il faut s’attendre à ce qu’ils éprouvent des envies que ni toi ni moi ne pouvons comprendre. Comme il me tarde d’avoir moi aussi de petites âmes à former.

Amelia – je te prie de me pardonner de revenir à la charge, mais ta dernière lettre ne m’a, hélas, guère éclairée. Pourquoi rester si vague, ma chérie ? Je sais que le sujet n’est pas facile à discuter et qu’il est même, dans la mesure du possible, préférable de ne pas en parler du tout, mais je suis totalement désemparée, et si je ne puis me tourner vers ma sœur pour lui demander aide et conseils, à qui pourrais-je m’adresser, je te le demande ? Albert est un mari modèle qui se montre toujours gentil et affectueux à mon égard : tous les soirs avant que nous nous endormions, il dépose un baiser sur mes cheveux et porte aux nues la bonne épouse et la charmante personne que je suis, mais il s’endort tout de suite et je me demande ce que je peux faire de travers, ne pas faire, voire ne pas essayer de faire. Si seulement tu pouvais m’expliquer très précisément comment je devrais me comporter et comment nos corps pourraient « s’unir », pour reprendre ton expression. Albert est un mari si merveilleux que j’en suis réduite à supposer que c’est moi qui ne remplis pas ma vraie fonction d’épouse, et que c’est là l’explication de – eh bien du fait que je n’attende pas un heureux événement. Je t’en supplie, ma chère Amelia, sois très explicite.

>Tout va bien donc. Je ferais mieux de conclure ma lettre à présent. Le soleil est haut dans le ciel, les oiseaux s’égosillent et je posterai ma lettre en allant voir la pauvre Mme Duff qui n’a pas mes problèmes : elle est alitée avec une terrible infection depuis la naissance de son sixième enfant – encore un garçon. Puis, après le déjeuner, Cat Morley devrait faire son apparition par le train de quinze heures trente. Cat – quel prénom sec. Je me demande si elle accepterait d’être appelée Kitty. Réponds-moi vite, ma très chère et excellente sœur.

Avec toute mon affection,

Hester

2011

La première fois que Leah vit l’homme qui allait changer sa vie, il était étendu à plat ventre sur une table en acier, indifférent à sa présence. Il ne portait plus que des lambeaux de vêtements, couleur de boue, luisants d’humidité. Le bas d’une jambe de pantalon, les épaules d’une veste. Elle eut froid pour lui et fut un tantinet gênée par sa nudité. Son visage reposait en partie sur la table et tout ce qu’elle en apercevait, c’étaient des cheveux sombres, plaqués et une oreille parfaite, cireuse. Un frisson parcourut la peau de Leah : elle avait l’impression d’être une voyeuse. Comme s’il n’était qu’endormi, allait à tout moment remuer, tourner la tête et la regarder, réveillé par le bruit de ses pas et celui de sa respiration à son oreille sans défaut.

« Tu ne vas pas vomir, hein ? » La voix de Ryan la tira de sa rêverie. Elle déglutit, secoua la tête. Ryan eut un sourire espiègle.

« Qui c’est ? Ou plutôt qui c’était ? demanda-t-elle en s’éclaircissant la voix et en croisant les bras pour feindre la nonchalance.

— Si on le savait, je ne t’aurais pas fait venir jusqu’en Belgique », répondit Ryan en haussant les épaules d’un air désinvolte. Il portait une blouse blanche comme un médecin, mais elle était sale, tachée et ouverte, révélant un jean déchiré et un ceinturon en cuir éraflé.

« C’est la première fois que vous voyez un cadavre ? » demanda calmement Peter avec un accent français. Peter était directeur de la faculté d’archéologie.

« Oui, opina Leah.

— C’est toujours une drôle d’expérience. Au moins, avec un cadavre aussi vieux, il n’y a pas d’odeur. En tout cas, pas de puanteur », dit-il. Leah s’aperçut qu’elle respirait par la bouche, à petites inspirations, s’attendant au pire. Elle inhala précautionneusement par le nez. Il y avait une odeur d’humidité presque acidulée : de feuilles humides en janvier, de boue d’estuaire.

Elle fouilla dans son sac, en sortit un bloc-notes et un stylo.

« Tu as dit qu’on l’avait trouvé où ?

— Dans le jardin d’une maison près de Zonnebeke, au nord-est d’Ypres. Une certaine Mme Bichet creusait pour enterrer son chien… » Ryan marqua une pause, fit mine de vérifier ses notes. « Son chien André, si je ne m’abuse. » Il lui décocha ce grand sourire en coin qui la faisait chavirer. Elle se borna à arquer un sourcil. Sous les néons, sa peau paraissait terne, il avait des cernes sous les yeux. Mais il était toujours beau, songea-t-elle désespérément. Toujours beau. « Et voilà qu’en creusant, elle est tombée par hasard sur lui. Elle a failli lui sectionner le bras droit avec sa pelle – regarde ici. » Il indiqua l’avant-bras du mort. La peau beige était fendue, de la chair brune en sortait, fibreuse comme de la terre, comme de la boue. Leah déglutit à nouveau, sentit que la tête lui tournait.

« La Commission des sépultures militaires ne va pas l’identifier ? Pourquoi m’avoir fait venir ?

— On retrouve tellement de soldats morts chaque année – quinze, vingt, vingt-cinq. On fait de notre mieux, mais en l’absence d’insignes du régiment, de plaques d’identité, ou d’éléments cruciaux du régiment pour nous renseigner, on n’a pas les ressources pour aller plus loin, expliqua Peter.

— Il aura un bel enterrement avec une jolie croix blanche, mais ils ne sauront pas quel nom inscrire dessus, ajouta Ryan.

— Un bel enterrement ? répéta Leah. Tu es trop désinvolte, Ryan. Tu l’as toujours été.

— Je sais bien. Je suis impossible, hein ? » dit-il avec un nouveau sourire malicieux. Il avait toujours été enclin à prendre les choses sérieuses à la légère.

« Alors… en l’absence de tout renseignement, comment pourrais-je vous aider, d’après vous ? s’enquit Leah en s’adressant à Peter.

— Eh bien…, commença Peter, mais Ryan lui coupa la parole.

— Tu ne veux pas le voir de plus près ? Il est remarquablement bien conservé – l’extrémité du jardin où on l’a retrouvé est apparemment imprégnée d’eau toute l’année : un ruisseau coule au fond. Très joli au dire de tous. Allons… ne me dis pas que tu as peur d’une trouvaille archéologique !

— Ryan, pourquoi faut-il que tu sois si… », commença Leah qui renonça à terminer sa phrase. Elle replaça ses cheveux derrière ses oreilles, croisa les bras sur sa poitrine en un geste protecteur et fit le tour de la table.

Le visage du mort était légèrement fripé comme s’il s’était seulement allongé pour dormir, avait résolument enfoncé la tête dans un oreiller de terre meuble. Un pli courait d’une orbite à sa bouche. Sa lèvre supérieure décrivait toujours une longue courbe élégante surmontée d’un début de moustache. Sa lèvre et sa mâchoire inférieures se réduisaient à une bouillie informe que Leah ne parvint pas à regarder de trop près. Son nez était également écrasé : aplati, mou, gélatineux. Elle aurait pu le ramasser au creux de sa main. Mais le haut de son visage était parfait. Une mèche de cheveux trempée, rebelle, tombait sur son front dépourvu de rides peut-être parce qu’il avait été un jeune soldat, peut-être parce que sa peau était gonflée, gorgée d’eau. Il avait dû être beau. Elle arrivait presque à se faire une idée de ce à quoi il avait ressemblé vivant – en plissant les yeux, elle parvenait à faire abstraction des terribles blessures, de la couleur anormale de sa peau, de l’étrange odeur. Ses paupières closes étaient frangées de minuscules cils noirs – tous séparés, visibles et bien alignés. Comme ils l’étaient, le jour de sa mort, voilà presque cent ans. Les paupières avaient un vague éclat argenté, comme de la viande avariée. Étaient-elles complètement fermées ? Leah se pencha, fronça légèrement les sourcils. On avait l’impression qu’elles étaient entrouvertes. Juste un tout petit peu. Comme c’est le cas chez certaines personnes lorsqu’elles dorment, lorsqu’elles rêvent. Elle se pencha encore plus, les battements de son cœur couvraient le grésillement des néons. Ses yeux remuaient-ils derrière les paupières ? La dernière chose qu’il avait vue était-elle toujours là ? Imprimée d’une façon accusatrice sur ses iris. Leah retint sa respiration.

« Hou ! » fit Ryan à son oreille. Leah sursauta et suffoqua de façon audible.

« Connard », lui lança-t-elle, et de franchir en trombe les lourdes portes battantes, furieuse de voir combien elle perdait facilement son sang-froid.

Elle monta à bonne allure deux volées d’escalier et suivit une odeur de frites et de café qui l’amena à la cafétéria de l’université. En remplissant de café un gobelet en carton, elle remarqua que ses mains tremblaient. Elle se laissa tomber sur une chaise en plastique près de la fenêtre et contempla le paysage. Il était plat, gris et brun, exactement comme l’Angleterre qu’elle avait quittée. Une rangée impeccable de crocus aux couleurs criardes bordant un sentier ne faisait qu’accentuer la grisaille de tout le reste. Elle aperçut son reflet dans la vitre – peau pâle, lèvres pâles, cheveux blond pâle. Le mort du sous-sol avait plus de couleurs, songea-t-elle avec regret. La Belgique. Soudain elle eut très envie d’être ailleurs, n’importe où plutôt qu’ici. Dans un endroit où la lumière vive du soleil découpait les contours et où la chaleur vous réchauffait les os. Pourquoi diable avait-elle accepté de venir ? Elle le savait bien. Parce que Ryan le lui avait demandé. Comme si le fait de penser à lui l’avait fait jaillir d’un coup de baguette magique, Ryan vint s’asseoir en face d’elle, l’air soucieux.

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