Les commentaires de Creoline
Dans ce roman à deux voix, tout commence par un SMS, tout commence par un quiproquo. Mais surtout et avant tout, tout commence par une alchimie, celle de deux âmes qui entrent en collision l’une avec l’autre. Parce que ces deux âmes séparées sont vouées à être réunies, quels que soient les tours que le destin peut bien vouloir leur jouer.
Le garçon dans le noir est écrit d’une plume maîtrisée, mais surtout addictive. J’ai lu ce roman en moins d’une journée, et je me suis laissée guider par les émotions des protagonistes, auxquels je me suis identifiée, auxquels je me suis surtout profondément attachée.
Ce roman est d’une douceur, il est d’une poésie !
Sur trame de quiproquo donc, et avec des touches d’échange épistolaire, l’auteure a réussi le pari fou de nous faire revivre les premiers émois amoureux de l’adolescence, quand les âmes se font écho, quand les mots se font caresses, quand les cœurs se rencontrent avant que les yeux ne trouvent refuge dans le miroir de l’âme sœur.
Rajasvir décrit avec une justesse bluffante les émotions par lesquelles on passe quand on se cherche soi, quand on cherche l’autre, quand on se trouve soi, quand on trouve l’autre, quand on comprend, quand tout devient évidence et surtout quand on aime.
J’ai aimé sa plume baignée de poésie, j’ai aimé qu’elle promène mon petit cœur sur le sentier des émotions, j’ai aimé la diversité à l’honneur dans son roman, et j’ai aimé sa façon d’explorer la psychologie humaine à travers les personnages de S et de T, qui m’ont profondément touchée.
Cette romance contemporaine se résume en une phrase à mon sens : « On ne voit bien qu’avec le cœur : l’essentiel est invisible pour les yeux »
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Un Kinder Surprise !
Quand j’étais enfant (ce qui remonte quand même à plusieurs décennies), j’aimais beaucoup les Kinder Surprise. À chaque déballage, il y avait cette excitation, cette anticipation, puis l’émerveillement qui me cueillait quand mes doigts dévoilaient enfin se qui se cachait à l’intérieur de l’œuf.
Oh, j’en ai ouvert, des Kinder Surprise !
Et j’en ai mangé, des Kinder Surprise !
Jusqu’à m’en détourner totalement.
Parce que ça va deux minutes, les Kinder Surprise : la forme, la texture, la surprise qui n’en est même plus une... eh bien ! ça m’a lassée.
Mon expérience de lectrice ressemble beaucoup à mon expérience de gloutonne.
J’ai été, jadis, une lectrice insatiable. Et à force de lectures démultipliées, de schémas sans doute opérants mais ressemblants, la magie, elle, a cessé d’opérer.
Le sortilège était rompu. Comme avec les Kinder Surprise.
J’ai ouvert Oublier Paris, pleine de certitudes (dans le milieu, on appelle ça des préjugés, mais comme je ne vais pas moi-même saboter mon image, je vous laisse tout le loisir de le faire ; je maintiens donc que je l’ai abordé en étant pleine de certitudes).
J’ai croqué dedans et j’ai été surprise de retrouver le goût d’autrefois, celui au secret bien gardé des recettes qui titillent. J’ai pris une autre bouchée. C’était encore meilleur. Croquant, fondant. Inattendu, même.
Et là, le doute s’est immiscé dans mon esprit : est-ce qu’Isabelle M. Day détenait l’ingrédient secret qui ferait de cette lecture la porte ouverte à toutes les gloutonneries ? C’était différent, c’était bon, mais à quoi est-ce que c’était dû ? C’était peut-être sans lactose ? Sans gluten ? Vegan ?
Pour tout vous avouer, je ne sais pas. Je peux juste vous affirmer ceci : Oublier Paris est un Kinder Surprise.
Parce que l’autrice a une plume affirmée : dans ce polar, les phrases sont incisives et percutantes à souhait, et les répliques des personnages, qu’ils soient chargés de l’enquête, ou au cœur des soupçons, sont criantes de crédibilité.
Et l’enquête, parlons-en ! On nous balade de la toute première page au dernier chapitre, dans une narration multifocale, qui sème le doute, et ne le lève qu’une fois le point final posé.
Comme les rouages d’un engrenage, chaque détail détient une importance cruciale jusqu’au dénouement... et quel dénouement !
Et la surprise à l’intérieur, me demanderez-vous ?
Oui, bien évidemment, il y en a une, et elle intervient après les remerciements, mais si je vous la révèle, ce n’est plus une surprise !
Sachez en tout cas que moi, grande sceptique, pleine d’idées reçues et pensant avoir tout vu... et tout goûté... je suis aujourd’hui victime de mes papilles, qui redemandent du Capucine, mais fort heureusement, il me reste deux textes de l’autrice à lire... et je vais me faire une joie de les déballer et de les déguster tour à tour !
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