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Un homme est sorti de la foule et est venu vers ce coin tranquille où je me promenais parmi les amoureux. Il déposa sa casquette et son sac de toile au pied d'un arbre, puis sans s'occuper de personne il commença le taiqi. Il semblait ne pas faire d'effort mais entrer dans un silence intérieur, concentrer son énergie et rechercher son équilibre, il accomplissait ses gestes avec harmonie comme on danse, il paraissait se mouvoir au ralenti dans l'eau plutôt que dans l'air et il répandait autour de lui une aura de calme. Personne ne faisait attention à lui mais pas un promeneur ne le bousculait ou n'entrait dans le cercle de silence qu'il créait.
J'ai pensé que la pratique du taiqi permettait peut-être de se récupérer, "d'avoir une chambre à soi" ; s'isoler du bruit, des autres, arrêter les soucis, la fatigue, oublier la promiscuité. L'expression américaine "shadow boxing" évoque bien le côté presque irréel de cette technique.
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