Extraits

Mes bras en sang et un cri dans la nuit.

Les genoux à terre, je tenais le corps inerte d’Helen tandis qu’une sirène retentissait au loin. Je soulevai son visage sans vie pour y déposer un millier de baisers mais elle ne réagissait pas.

— Helen réveille-toi !

Ne me laisse pas seul !

Mon corps était anesthésié. Je ne sentais plus mes muscles réagir ni le sang affluer dans mes veines. J’ouvris la bouche pour souffler dans la sienne puis plaquai ma main sur son cœur pour qu’il reparte. Je poussai très fort. Mais elle ne se réveilla pas. J’attrapai ses doigts et baisai la main qui portait la bague que je lui avais offerte une heure auparavant.

— Mon amour, bouge ta main, c’est moi, Ian. Parle-moi…

Je posai la tête sur sa poitrine en enserrant sa main. Je priai en moi ce Dieu que ma mère vénérait tant. Lui demandant de m’absoudre de mes péchés. Même s’il ne devait pas y en avoir tant que cela. Le suppliant de me rendre ce qui m’était le plus cher au monde. Le seul être qui avait fait de moi un garçon joyeux et aimant. Mais le murmure de ce Dieu ingrat ne me parvenait qu’à travers le silence du corps de ma bien-aimée.

Une voiture avec un gyrophare arriva puis une deuxième. Deux types en blouse blanche sortirent et essayèrent de me redresser.

— Monsieur, monsieur, qu’est-ce qui s’est passé ? Pascal viens vite, c’est un accident !

Ils essayèrent de me relever mais je restai couché sur son corps froid.

— Ne me touchez pas ! Elle va se réveiller, ne la touchez pas !

On m’arracha son corps des bras et je me levai pour le reprendre.