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Ce n'est pas ... Nous n'avons pas le temps de nous apitoyer sur eux, lança-t-elle sèchement. Sois triste pour nous si tu dois l'être. Ce sont des hommes, riches de surcroît, qui peuvent décider de leur avenir. Ou de moins le choisir. Pas nous. Nous ne pouvons pas avoir qui - ce que - nous voulons !" (p 262)
Afficher en entier- S'ils t'aiment et pas toi, tu les prives de quelque chose de beau, réagit sa sœur avec force. Je trouve cela très triste." (p 261)
Afficher en entierQu'éprouvait-on lorsqu'on savait dès sa naissance que son avenir était assuré et qu'il serait radieux ? Lorsqu'on dominait le monde dans une loge privée ? Ils semblaient à leur place là-haut. Aurait-elle pu se sentir à la sienne auprès d'eux ?" (p 36)
Afficher en entierLord Radcliffe, pour sa part, était certain de trois choses. La première était que son frère, sa sœur et sa mère s’étaient dangereusement entichés de cette demoiselle Talbot. La deuxième, que cette dernière convoitait la richesse d’Archie mais n’éprouvait aucun sentiment pour lui. La troisième, que la tâche de mettre un point final à cette histoire lui incombait.
Afficher en entier« — Il suffit ! » lança Kitty d’une voix ferme.
Elle s’écarta de Hinsley, sortit le pistolet de sous son manteau et le pointa sur Selbourne. Les hommes se figèrent.
« Bonté divine ! gémit Hinsley. Elle l’a apporté ! Donnez-le moi, mademoiselle Talbot.
— Un peu de calme, s’il vous plaît, répondit poliment Kitty sans s’intéresser à lui. Rien ne nous oblige à être aussi désagréables. Lord Selbourne, nous allons prendre congé, tous les trois, et nous vous prions de nous excuser d’avoir interrompu votre réception. »
L’apparition de son arme avait fait taire tout le monde et il devint très vite évident qu’aucun des hommes en présence ne savait comment réagir. Il y eut un silence gêné. Archie observait Kitty, bouche bée, abasourdi qu’un événement aussi commun se déroule sous ses yeux. Hinsley, lui, ne la quittait pas du regard et lui tendait la main d’un air suppliant. Quant à Selbourne, il continuait à papilloter des yeux de l’un à l’autre, sidéré que sa partie dégénère ainsi. Il fut le premier à reprendre la parole, en simulant assez bien le calme.
« Mademoiselle Talbot, vous n’espérez pas me faire croire qu’une femme de qualité telle que vous puisse user d’une arme à feu contre moi. »
Les mains de Kitty ne tremblaient pas.
« Lord Selbourne, vous qui êtes un joueur, voulez-vous parier ? »
Afficher en entier« Une demoiselle demande à vous voir, monsieur. »
James jeta un coup d’œil vers la pendule. Sa première pensée fut de se demander s’il devait se réjouir que Mlle Talbot choisisse de lui rendre visite à vingt et une heures plutôt qu’en début de matinée. Puis il se souvint qu’elle n’avait plus de raison de venir. Elle serait fiancée demain, ou elle l’était déjà. À moins que…
« Faites entrer Mlle Talbot. »
Sa curiosité était piquée, son cœur battait plus vite. Il s’avança vers la cheminée pour prendre une posture nonchalante en s’accoudant au manteau – puis se redressa aussitôt par peur du ridicule.
Afficher en entier« Je suis amoureuse ! »
Elle l’avait clamé si fort que Kitty sursauta.
« Enfin, Cecy, ce n’est pas la peine de crier ! Comment ça, amoureuse ? Ce n’est pas possible.
— Si ! De Lord Montagu, et il m’aime aussi. »
Afficher en entier« — Alors répondez-moi. Auriez-vous pu ne pas accorder d’importance à mes origines ? Ma situation ? Pouvez-vous affirmer que cela n’aurait pas pesé dans la balance ? »
Sa voix contenait plus d’émotion que cette discussion le justifiait, mais elle n’en avait cure. Elle voulait savoir. James ne répondit pas tout de suite. Il la dévisageait, les yeux remplis d’une émotion indéfinie.
« Je… », commença-t-il sans pouvoir poursuivre.Elle termina la phrase à sa place.
« Non, vous ne pouvez pas. »
Ils ne parlaient plus seulement d’Archie et en étaient tous les deux conscients.
Afficher en entier« — Pensez-vous être invitée à valser ce soir ? » demanda-t-il après un silence.
Elle lui fut reconnaissante de changer de sujet et tenta de répondre avec légèreté.
« Nous verrons bien, mais j’en doute. Redoutez-vous qu’une dame patronnesse vous propose d’être mon cavalier ? Je n’ai pas oublié avec quelle énergie vous me l’avez refusé la dernière fois que je vous l’ai demandé. Lady Jersey serait sans doute outrée de vous voir sortir de la salle en trombe… »
Son ton était badin mais le regard de James, quand il croisa le sien, était intense.
« Si vous me demandiez aujourd’hui de danser avec vous, mademoiselle Talbot, je crois que ma réponse serait tout autre. »
Afficher en entierL’heure n’était plus à l’accablement. Elle ne s’avouerait pas vaincue aussi facilement. Elle ne pouvait pas. Elle ravala ses larmes et redressa les épaules.
« Il nous reste plus de quatre mois jusqu’au 1er juin, reprit-elle d’une voix ferme en s’écartant de la fenêtre. J’imagine que cela suffira pour accomplir un exploit. Si j’ai pu séduire un fiancé fortuné dans une bourgade comme Biddington, et bien qu’il se soit avéré un renégat, il y a tout lieu de penser que nous pourrons répéter l’opération relativement facilement.
— Je ne crois pas qu’il y ait d’autres hommes riches dans les environs, remarqua Beatrice.
— Tu as raison, répliqua Kitty avec entrain, les yeux étrangement brillants. C’est pourquoi je vais devoir explorer des terres plus favorables. Beatrice, considère-toi en charge de la maison. Je pars bientôt à Londres. »
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