Extraits

La brise s'est levée et se heurte à mon torse dénudé. Ma peau se couvre de frissons mais je laisse le froid s'accrocher à moi. Ce froid me rend vivant, il me rappelle que je suis toujours là, même si je me terre, même si je ne sers plus à grand-coche, caché dans cette forêt. Je crois que c'est pour ça que je mets un point d'honneur à aider Princesse Minimoy, je veux me sentir utile encore un peu, comme hier soir. Je veux me persuader que ma présence sur cette planète n'est pas définitivement entre parenthèses. Même si je ne pourrais jamais me pardonner ce que j'ai fait, parce que de toute manière ce n'est pas pardonnable, je veux au moins essayer de faire quelque chose de bien. Et Holly a besoin d'aide. Alors, si je peux ne serait-ce qu'amenuiser sa peine, je dois essayer.

— Elle a quoi la cheminée ? demandé-je d’une voix lasse.

Son visage s’éclaire comme si je venais de lui sauver la vie. Puis elle rougit.

— Euh… En fait, je ne sais pas très bien. Ce serait mieux que vous veniez voir. Je n’ai pas vraiment l’habitude des cheminées.

— Il y a des radiateurs, lâché-je, presque agacé qu’elle ne sache pas quel est le souci. Si vous avez froid, augmentez le thermostat.

— Non ! s’écrie-t-elle tout à coup. Je veux un feu de cheminée.

C’est à mon tour d’écarquiller les yeux. On dirait vraiment que sa vie dépend de cette cheminée. Je dois bien avouer que je ne comprends pas tout, là. Quelque chose m’échappe. Et malheureusement, à part aller voir son fameux problème, je ne peux rien faire d’autre.

— C’est bon, rentrez au chalet, abdiqué-je. J’arrive.

— Merci ! dit-elle en sautillant et en frappant dans ses mains, comme une gamine.