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Sans dire un mot, chaque membre de l'équipage observait cette macabre scène crépusculaire, qui défilait sous leurs yeux rougis par les larmes. Les carcasses métalliques d'immenses paquebots témoignaient des mouvements de panique, de l'exode massif et précipité des populations européennes qui avait commencé à s'organiser en direction des côtes d'Afrique du Nord, jusqu'à ce que les pays concernés, devant l'afflux massif de ces populations occidentales, ne décident de fermer leurs frontières... Une manœuvre qui n'avait évidemment eu aucun effet sur l'avancée de la radioactivité et le développement du virus. L'un comme l'autre n'avaient pas tardé à traverser mers, océans et hémisphères, pour recouvrir, tel un drap morbide, chaque coin de terre, jusqu'aux plus isolés, n'offrant plus aucune échappatoire possible à ces milliards de proies, refermant lentement leurs mâchoires mortelles sur les populations agonisantes.
Afficher en entierKeiichiro, écarlate, le visage trempé de sueur, observa les réfugiés qu’il avait réussi à évacuer. Certains enfants pleuraient encore. On pouvait les comprendre : si jeunes, et déjà confrontés à de si rudes épreuves ! C’est à cet instant qu’il se rendit compte qu’ils avaient également réussi à évacuer des nourrissons. Il n’avait même pas eu le temps de les apercevoir, blottis dans les bras de leurs mères, lors de leur fuite précipitée.
Depuis le fond de l’appareil, un infirmier lui fit un signe rassurant, signalant que l’homme blessé par balle allait s’en sortir. Aucun organe vital n’avait apparemment été touché. Un soldat était d’ailleurs déjà en train d’apposer une compresse sur la plaie.
Keiichiro retourna s’asseoir à sa place et croisa le regard de la femme qu’il avait sauvée avec sa petite fille sur le Champ-de-Mars. La mère et l’enfant le fixèrent puis lui sourirent toutes deux, lui offrant cet unique rayon de soleil dans une journée décidément bien sombre.
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