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J’avais une obsession, une idée fixe : vivre la vie que j’avais choisie avec celle que j’aimais. Tout faire pour conquérir cela.
Les portes de l’École normale supérieure me restaient fermées et j’entrais par conviction en philosophie à Nanterre et, par le plus grand des hasards, à Sciences Po.
Ces années furent heureuses, constamment animées par l’apprentissage libre, la découverte, les rencontres. J’ai aimé ces lieux comme ceux qui m’ont tant appris. Ma chance fut alors, grâce à la bienveillance de celui qui fut mon professeur d’histoire et son biographe patient, de rencontrer le philosophe Paul Ricœur. Rencontre fortuite presque, alors qu’il cherchait quelqu’un pour archiver ses documents.
Je n’oublierai jamais nos premières heures passées ensemble aux Murs Blancs à Châtenay-Malabry. Je l’écoutais. Je n’étais pas intimidé. C’était, je dois l’avouer, à cause de ma complète ignorance : Ricœur ne m’impressionnait pas, puisque je ne l’avais pas lu. La nuit tombait, nous n’allumions pas la lumière. Nous restions à parler dans une complicité qui avait commencé à s’installer.
Dès ce soir-là commença une relation unique où je travaillais, commentais ses textes, accompagnais ses lectures. Durant plus de deux années, j’ai appris à ses côtés. Je n’avais aucun titre pour jouer ce rôle. Sa confiance m’a obligé à grandir. Grâce à lui, j’ai lu et appris chaque jour. Il concevait son travail comme la lecture continue des grands textes, lui qui se comparait si souvent à un nain sur l’épaule des géants.
Afficher en entierAimons la France.
A compter de ce soir et pour les cinq années qui viennent, je vais, avec humilité, avec dévouement, avec détermination, la servir en votre nom.
Vive la république ! Vive la France !
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