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Extrait

Sur la table entre nous se trouvaient deux tas de cartes à jouer – et la récompense. Un récipient en plastique qui contenait quatre gros escargots à la cannelle recouverts d’un glaçage au sucre, achetés dans une boulangerie du quartier.

[...]

Ce n’était pas facile d’occuper un démon. Il détestait les écrans et le convaincre d’essayer les jeux de plateau ou les cartes avait été un échec – jusqu’à ce que je comprenne ce qui manquait. Il ne voulait pas jouer. Il voulait gagner, et c’était sans intérêt s’il n’y avait pas de récompense à la clé.

[...]

Je mélangeai les cartes un peu plus longtemps que nécessaire, juste au cas où il aurait trouvé une façon de tricher. C’était une possibilité à ne pas écarter avec un démon.

— Je n’ai pas triché, drādah.

— Arrête de lire dans mes pensées.

— Arrête de les crier.

Je me figeai, les cartes à la main.

— Attends, tu… hoquetai-je. Tu triches ! Tu peux lire dans mes pensées, alors tu connais mes cartes et tu sais ce que je compte faire !

— Je ne connais pas tes cartes.

— Mais tu peux lire dans mes pensées, alors ça veut dire…

— Je ne connais pas tes cartes.

[...]

— Si tu entends mes pensées, comment ça se fait que tu ne connaisses pas mes cartes ?

— Si j’entendais chaque ka’an dans ta tête, je serais incapable de penser.

— Ça veut dire quoi, ka’an ?

— Tu sais ce que je pense en permanence. Tu remarques toujours quand je…

— Quand tu m’insultes dans ta tête, na ? demanda-t-il, fourbe.

— Voilà : tu sais ce que je pense.

— Seulement ce que tu veux que je sache.

— Comment ça, « seulement ce que je veux que tu saches » ?

— Pourquoi tu penses que je sais tout ce qu’il y a dans ta tête ?

— Tu as toujours l’air de savoir ce que je pense.

— Parce que je t’entends ou parce que je devine ?

Parce qu’il devinait ce que je pensais ? Impossible.

— Tu réagis à mes pensées comme si je te parlais.

— Quand tu t’adresses à moi en pensée. Certaines fois, j’entends d’autres choses, mais je n’entends pas ce que tu ne veux pas que je sache.

— Tu dis que tu ne peux pas entendre les pensées que je ne désire pas partager ? demandai-je, soupçonneuse, tout en réarrangeant mes cartes.

— Comment tu le sais si tu ne les entends pas ?

— Tu n’as pas répondu à ma question, l’accusai-je, alors qu’il pesait ses options.

Il leva vers moi son regard écarlate.

[...]

— Il y a beaucoup de choses que tu penses et que je ne sais pas. Comme ton visage, drādah, et la façon dont il change de couleur.

J’écarquillai les yeux.

— Ta peau devient rouge, déclara-t-il en piochant une carte sans se presser. Ta respiration s’accélère. Ton pouls aussi. Ton odeur change…

Il inclina la tête, observant ma réaction.

— Tu me fixes, et il y a des pensées dans ta tête, mais je n’entends rien.

J’ouvris la bouche et la refermai, mais je sentais bien mes joues se mettre à chauffer. La voix de Zylas n’était plus qu’un murmure.

— À quoi tu penses là, drādah ?

— À r… rien.

Ses paupières s’abaissèrent, voilant son regard.

— Ne me mens pas.

[...]

— Qu’est-ce que tu caches ?

Je reportai mon attention sur lui.

— Q… quoi ?

— Quand ton visage change de couleur et que tu respires vite, est-ce que c’est à cause de moi ?

— Non !

— Tu mens de nouveau, drādah.

Merde. J’essayai de m’empêcher de rougir et piochai une carte.

— Pourquoi tu dissimules ces pensées ? Tu ne caches pas les autres qui me concernent.

— Ça ne te regarde pas, déclarai-je en posant mon huit.

[...]

Il posa le sept de coeur sur la pile, la main vide.

— Pas moyen ! hurlai-je en lançant mes deux dernières cartes en l’air. Avec ce jeu, il aurait gagné, quelle que soit la couleur que je choisissais.

Il me décocha un sourire et attrapa les escargots à la cannelle à l’autre bout de la table.

— Vh’renithnās.

Je venais juste de lui apprendre ce jeu et il m’avait battue trois fois d’affilée. Je laissai les cartes là où elles étaient et me levai en fulminant. Peut-être que j’étais mauvaise perdante, mais il était déjà plus grand, plus rapide, plus fort, plus rusé et il avait une mémoire eidétique. Il n’aurait pas dû être meilleur aux cartes en plus. C’était injuste.

Alors que je passais devant lui d’un pas rageur, il attrapa mon poignet et me tira en arrière. J’agitai les bras, perdis l’équilibre et tombai pour atterrir sur ses genoux.

Je rougis de plus belle et me décollai de lui. Il passa un bras autour de ma taille pour me retenir, et sa respiration fit voler mes cheveux.

— Tu l’as manqué, drādah, souffla-t-il à mon oreille. Ton moment de dh’ērrenith.

Dh’ērrenith. Le mot qui voulait dire « victoire assurée » en langue démoniaque.

— Si tu ne peux pas lire dans mes pensées, comment tu sais que j’allais gagner ? marmonnai-je.

Je me retins de gigoter, consciente que je ne pouvais échapper à sa prise.

— Ne laisse pas ton adversaire te distraire.

Est-ce qu’il avait abordé le sujet de la lecture dans les pensées pour me perturber ? Je ravalai le rire hystérique qui montait dans ma gorge et tirai sur son bras qui m’encerclait.

— Lâche-moi.

Au lieu d’obéir, il fit glisser le carton d’escargots à la cannelle de la table et le posa sur mes genoux.

— On va partager la récompense.

— Tu veux partager ?

Lui ? Monsieur Égoïste ?

— On va partager… si tu m’expliques pourquoi ton visage devient rouge.

— Quoi ?

Je le poussai fort et me libérai. Le paquet de viennoiseries tomba par terre.

— C’est quel genre d’offre, ça ?

— Tu as perdu. Je partage ma récompense, mais je veux autre chose.

— Garde ta récompense si c’est comme ça, grommelai-je en rajustant mon pull.

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