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Elle se tourne vers moi et pointe son arme dans ma direction.
– Toi, la ferme ! Tu as assez profité de lui, sale pute. Il fait n’importe quoi depuis qu’il te connaît.
Elle s’arrête comme si elle venait de réaliser quelque chose. Son œil, qui était morne et dépressif, se ranime d'une nouvelle flamme qui me terrorise.
– Va prendre sa place, sale garce. Devant la fenêtre.
C’est elle, mon Dieu. C’est elle. J’ai les larmes aux yeux, je regarde Marvin, qui essaie de ne pas ciller sur mon passage.
– Monte sur le rebord, reprend elle. Marvin éloigne-toi, colle-toi à l’armoire. J’ai trouvé la solution, c’est elle le poison, tu iras mieux après, Marvin.
Derrière moi, le vide. Je regarde Marvin. Je suis paniquée, j’ai peur, j’ai froid. Mais je vois dans ses yeux que les dés sont jetés. Alors je plonge mes yeux dans ceux de Marvin. Je le sais. Je le sens. Elle va tirer. Je pense à ceux que j’aime. Ils défilent tous, mes amis, ma famille. Puis Marvin.
Afficher en entier– Allez, mon adorable marmotte, c’est l’enterrement de vie de jeune fille et de garçon de Rose et Elton, on ne peut pas être en retard !
Je souffle sur la mèche qui me cache la vue. Il marque un point, je ne peux pas faire ça à Rose et il va falloir que je m’active pour ressembler à quelque chose. Je compte jusqu’à trois pour me donner du courage et me lève d’un bond.
– Angie, la femme qui passait de la marmotte au kangourou en l’espace d’une seconde.
– Moque-toi, va ! lui lancé-je depuis la salle de bain.
Je prends une douche fraîche en quatrième vitesse pour me donner un coup de peps. J’ai l’impression que des courbatures commencent à naître dans mes cuisses, le prix à payer pour ce corps à corps torride. J’enfile un pantalon noir slim, mes stilettos Repetto volées récemment à ma tante, une veste noire cintrée et un top blanc légèrement transparent.
Le soleil californien a des avantages, il donne bonne mine, je n’ai plus besoin de fond de teint depuis un mois. Un peu de blush, un mascara volume, un rouge à lèvres cerise et je suis prête. Je ne prends pas le temps de m’inspecter dans la glace pour voir si je suis présentable, mais quand je sors de la chambre pour retrouver Marvin dans le salon de notre suite, le sourire qu’il m’offre est des plus flatteurs.
– Aïe aïe aïe…
– Quoi ? Tu n’aimes pas ?
– Si, au contraire. J’aime tes robes légères, tes mini-shorts… Mais ce soir, tu ressembles à une femme fatale, une femme qui sait ce qu’elle veut…
– Et c’est toi que je veux !
Afficher en entier– Ne me fais pas rire, idiot, j’ai mal, il m’a pas loupée le type.
Elle découpe tous ses mots soigneusement et parle comme si elle avait un aliment brûlant dans la bouche. J’ai envie de pleurer, mais je me retiens.
– Ne vous inquiétez pas, on va le retrouver, Lindsey, je vous donne ma parole.
La voix familière d’un homme parvient de l’embrasure de la porte. Je sursaute.
Je connais cette voix par cœur. C’est Marvin, il est venu ! Je ne sais pas comment réagir, observer de la pudeur face à ma tante et à Pan, où me jeter dans ses bras en pleurant de soulagement. Une infirmière se précipite pour contrôler son identité et l’empêcher d’entrer, mais il ne suffit que d’un regard de l’homme pour qu’elle s’excuse et referme la porte sur lui avec déférence.
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