Extraits

« Les heures filaient, il ne restait que deux jours. Deux jours pour sceller leur destin et la courbe du temps. »

« L’espace d’un instant, Tobbias perçut son geste. Il allait venir se blottir contre lui. Au dernier moment, il rectifia sa trajectoire et se positionna contre la barrière. Cela avait beau faire des mois qu’Erik était dans le passé, certaines habitudes avaient la vie dure. Se cacher en permanence et étouffer ses élans naturels restait difficile pour lui, mais jusqu’à présent il avait toujours réussi à se maîtriser, ne commettant aucun impair en public. »

« Tobbias serra les doigts tendus et lui broya les phalanges au passage, histoire de bien marquer son territoire. À côté, Erik soupira, même si un léger rictus fronçait le pli de ses lèvres. Rien qu’à son regard, le cowboy pouvait deviner les pensées de son amant. « T’as qu’à lui pisser sur les chaussures tant que t’y es », semblait dire la lueur malicieuse dans ses yeux. »

« — S’il te tourne autour ou qu’il pose ne serait-ce qu’un regard un peu lubrique sur la cambrure de tes reins – qui soit dit en passant est ultra sexy… –, je lui fais bouffer le sable ! Compris ?

Erik se contenta d’étouffer un rire avant d’avancer dans le couloir, en direction des cuisines. »

Dans le salon de Jim, la grosse horloge ponctuait les secondes de son lourd balancier. Si d’ordinaire Tobbias n’y accordait pas d’attention, désormais sa vision du temps s’avérait bouleversée.

Lui, qui n’avait jamais entretenu de réelle relation, comprenait à présent le poison qu’était la jalousie quand elle s’instillait dans les veines, comme un mauvais whisky soulevait l’estomac…

Toutefois, avant de laisser libre cours au flot de questions qui rêvait de s’échapper d’entre ses lèvres, il prit quelques secondes pour détailler ce blanc-bec.

Son inspection lui fit grincer des dents.

Pas de chicots pourris ou de handicap défigurant, non… Le jeune homme était même plutôt séduisant, ce qui ne fit qu’agacer un peu plus le champion.