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Extrait ajouté par Paraffine 2022-12-08T22:49:08+01:00

Malgré son air sauvage, sa carrure digne du meilleur des bûcherons, sa voix gutturale et son parler parfois rude, il était loin d’être benêt. D’autant qu’il venait de lire en moi comme dans un livre ouvert.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T17:01:03+01:00

Quel sot avais-je fait ! Toute mon existence durant, j’avais cru à l’exagération des contes et des chroniqueurs quant à l’ampleur du surnaturel. Ce jour d’hui, je comprenais que, même si celui-ci était rare, il n’en était pas moins réel.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T17:00:17+01:00

Des langues de feu léchèrent les haillons de viande crue, les plaques de sang noir séché, les cheveux imbibés de sueur, imposant une odeur de porc grillé foutûment nauséeuse. Elles les pourléchèrent d’une salive ardente, dévorant avec frénésie les corps et les vêtements, crépitant d’un appétit insatiable et purificateur.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T16:59:35+01:00

— Vous avez tout l’temps la même trogne quand vous réfléchissez, sénéchal. Le front plissé, la bouche qui s’pince, l’regard fixé vers un point de l’horizon que seul l’dieu peut voir. Le roi manque de gens comme vous, m’est avis. Si tous étaient aussi réfléchis, y aurait moins de décisions couillonnes qui s’raient prises.

— Eh bien… merci, mon brave.

— M’remerciez point, c’est foutrement vrai. Pourtant l’roi est pas un mauvais roi, ça non. Mais vous savez ce qu’on dit ; la valeur d’un souverain se juge à l’intelligence d’ses conseillers. Et dans le marché des grands offices d’la couronne, y a qu’vous pour augmenter le prix des conseils. Les autres vendent du navet quand vous vendez du safran, pour sûr. Arrêtez d’vous faire du mauvais sang parce que celui-là n’est point bleu. À quoi ça sert d’avoir le plus bel étal si on y vend que d’la merde ?

Je haussai les sourcils. Pareille phrase me toucha plus qu’il ne le pensa. Je posai mes yeux sur lui, ne pouvant répondre que par un hochement de tête qui signifiait « merci » une fois de plus. Je pris conscience que je l’appréciais, ce briscard.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T16:58:29+01:00

— À l’odeur, fit Jagos, je dirais que personne ne vit ici depuis quelques cycles…

— Ça, ça veut rien dire, contredit Roufos. Toutes les bicoques puent comme ça ici, à cause d’la pierre, du bois trop vieux et du fleuve pas loin. Moi j’y sens pas que l’humidité, en plus. Ça pue le suif. C’est donc que des chandelles ont été allumées y a guère longtemps. Cette nuit, j’dirais. »

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T16:57:51+01:00

J’avais prononcé cette dernière phrase de la façon la plus assurée qui fût, pourtant il n’en était rien. De quoi aurais-je eu l’air si, devant ces beaux preux méronniens, je me laissais aller à des humeurs de pucelle épouvantée ? Lorsque je croisai le regard de Roufos, je compris néanmoins que, lui, je ne l’avais pas leurré pour un sou.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-21T16:56:49+01:00

— Le Mal, Roufos. Voilà son vrai visage.

— Vous en êtes sûr ? Tout ça… c’est d’la folie qu’a même pas d’nom. Comment on mène une guerre sainte par le Mal, sénéchal ? Il paraît qu’c’était un archange, le félon qui a prié en l’œctuaire. Un archange, tudieu ! J’suis pas l’homme le plus pieux que la Plaine ait porté, foutre non !, mais tout gosse, on m’a appris que l’Ange était le Bien, l’Homme était l’Égaré, l’Ange Noir était le Mal. Alors ? Faut y comprendre quoi, hein ?

— Que le manichéisme n’est vrai que dans les contes, qu’un être divin est tout aussi corruptible qu’un mortel.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-18T12:18:15+01:00

Sa nervosité se lisait sur ses traits avec une telle facilité qu’elle en devenait contagieuse. Son visage jauni, pareil à un vieux parchemin, était strié de rides étirées par l’angoisse comme autant de lignes écrites par une plume tremblante. Sa bouche, rose et déformée, dégoulinait vers son menton à la manière d’une cire déposée cahin-caha, sceau piteux scellant l’anxiété.

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Extrait ajouté par Paraffine 2022-11-18T11:01:45+01:00

Leurs yeux étaient pareils à des doigts pointés en ma direction et leurs regards, comme la voix d’une foule, m’accusaient.

Car, gents dames et damoiseaux, j’étais bel et bien l’abruti qui avait ordonné qu’on servît ce putain de vin.

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Extrait ajouté par mcd30 2019-09-13T22:09:11+02:00

Un encrier qui se vide, c'est une âme qui déborde.

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