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Extrait ajouté par Paraffine 2022-07-07T10:31:40+02:00

Marie

Pendant plusieurs jours, Cornélius et Marie virent défiler les camionnettes devant leur maison. C'était toujours le même ballet. Le véhicule arrivait doucement, presque clandestinement. Il s'approchait de la vieille Volvo blanche de Cornélius, comme un chien qui renifle le derrière d'un autre chien, et se tenait prêt à repartir fissa, à la moindre alerte.

Un des types - en général, ils étaient deux - abaissait sa vitre, passait une tête dehors, et criait, avec le ton de celui qui ne crie pas pour quelqu'un mais pour se voir confirmer l'absence, le vide : «C'est ici, le frigo ?» Mais les livreurs ne faisaient jamais erreur. D'ailleurs, Cornélius leur indiquait scrupuleusement le chemin avant qu'ils viennent. Il fallait prendre la route qui était parallèle à l'ancienne voie ferrée, puis la D60 jusqu'au barrage. Est-ce qu'il voyait le barrage ? Bon, ben ils habitaient à vingt minutes, une demi-heure, de là. On pouvait dire qu'ils éraient isolés, oui... Après le barrage, tout droit jusqu'à Vivanon. Et une fois à Vivanon, il fallait traverser le village sans quitter la D60, et prendre à droite un chemin de terre bordé de bruyère et de ces arbres torturés qui poussaient dans la région, des cupressus. La maison était au bout de la sente, à même pas cent mètres.

À chaque fois qu'ils arrivaient au bout du chemin, le sentiment de s'être perdus, d'avoir raté un embranchement ou un panneau, étreignait les deux hommes. Pourtant, qui d'autre, dans les environs, aurait eu besoin d'un fauteuil ou d'un frigo neufs ? «Oui, c'est bien ici», répondait Marie en passant son ventre, puis tout son corps, hors de la maison. Elle se tenait cambrée derrière son nombril triomphant, poussé hors de sa cavité par les coups de pied du bébé qu'elle portait. Son sourire irradiait d'innocence - des gens qui la verraient pour la première fois parleraient peut-être de stupidité -, et alors elle accueillait les deux gars qui essuyaient la transpiration sous leur casquette à logo et refusaient, sans doute pour cette raison, la main que leur tendait la maîtresse de maison.

Ce matin-là, le ballet recommença. Le conducteur de la fourgonnette vit les toits de Vivanon doucement décliner dans le rétroviseur alors qu'il s'engageait sur le chemin de terre. Il reconnut les cupressus, il reconnut l'étendue de bruyères. Il en reconnut l'idée, l'image, car en réalité il ne voyait ni cupressus ni bruyères. Il voyait un désert que la nature elle-même avait abandonné. Les arbres ressemblaient à ces oiseaux englués de pétrole après une marée noire, leurs ailes déployées révélant de misérables envergures et de misérables corps sans chair ni plumes, emprisonnés sous une camisole visqueuse. Le mauve des bruyères avait passé sous la poussière. Étaient-elles seulement comestibles pour des insectes, ces bruyères ?

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-12-29T08:45:46+01:00

J'ai compris que si je travaillais pour le bonheur et la santé de ma famille, la réciproque est loin d'être évidente.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-12-29T08:45:33+01:00

Dieu qu'elle avait hâte ! Sa vie commencerait, alors. Et elle serait heureuse. Non pas qu'elle se sentit malheureuse, oh non, Cornélius prenait soin d'elle, mais un peu vide, inutile... peut-être ? Sa vie, elle voulait dire sa vraie vie, allait enfin commencer, dans quelques jours. Marie était née pour enfanter (…).

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-12-29T08:45:22+01:00

On ne pouvait pas bavarder ? Se raconter un petit morceau de nos vies ? (…) Mon dieu comme les gens devaient être seuls pour refuser le moindre dialogue, ils étaient soi-disant pressés, n'avaient pas le temps... Elle avait tout son temps, et justement il ne lui avait jamais semblé si long, si lent, si interminablement calme, voluptueux et reposant que depuis sa grossesse, un peu comme de très très grandes vacances.

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Extrait ajouté par Marinou-Morgounou 2016-12-29T08:45:10+01:00

Certains matins, juste avant le réveil de son fils, Marie s'accroupissait au bord du lit, et passait la main dans ses cheveux, si doux, si noirs, indiens, c'était une sorte de pélerinage sur les lieux de son tout premier baiser de mère. Elle sentait alors son corps se figer dans l'empreinte de l'amour perdu, ce creux un peu froid qu'avait laissé en l'abandonnant l'instinct animal, la tendresse évidente, absolue, de la louve pour son petit.

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