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Nous disons ces ouvrages engendrés par l’érosion de la lumière. Une image comme une autre pour détourner de la réalité : l’Homme se prend pour Dieu, or nul n’érode plus que celui qui construit. Parfois, je me dis que l’avertissement du Grand Bleu fut vain. Nos créations nous mènent à notre propre perte, car sous les couches de bonnes intentions se répètent éternellement les mêmes erreurs.
Afficher en entierAvez-vous déjà connu cette certitude, cette conviction si profonde qu’il ne subsiste aucun doute quant au choix qui en résulte ? Pire, des centaines de personnes pourraient vous contredire, vous accabler d’arguments pourtant pertinents, ils échoueraient à ébranler vos convictions. Ce sentiment relève d’une confiance en soi que quiconque d’autre que vous qualifierait d’obstination.
Un seul moyen permet de différencier un tel comportement de la folie : voir ce à quoi il mène. Trompez-vous et vous serez déclaré fou, triomphez et vous serez élevé en génie. Dans le second cas, la satisfaction reste cependant minime car, fou ou génie, vous resterez toujours incompris.
Lorsque vous êtes dans cette situation, celui qui doit choisir, vous vous fichez d’être l’un ou l’autre. Votre seule hantise est qu’on parvienne à vous détourner de votre certitude. Votre seul ennemi est ce doute, ce grain de sable qui peut faire arrêter toute entreprise, bien qu’avec du recul, vous réaliserez qu’il peut aussi vous sauver. À défaut d’être un génie, il sera la seule issue sur le chemin de la folie.
Afficher en entierEn l’absence d’ennemi tangible, l’Homme se retourne contre l’Homme. Il faut des coupables, des responsables, des organisations sur lesquelles déverser sa rage. L’Etat condamne les infectés de ne savoir mourir seuls, les porteurs de rose l’accusent d’employer ses fonds à la répression plutôt qu’à la recherche. En attendant, les victimes tombent…dans les deux camps.
Afficher en entierSeul sur sa chaise, Lazaro accusa une nausée foudroyante. Il s’imaginait pleurer le sang de ses frères et les entendre hurler depuis l’enfer, car par-dessus la voix de la présentatrice, les traits martelaient les murs du préfabriqué. Tous étaient sortis faire leur chant du cygne en jouant, de leurs doigts à jamais enfoncés sur la détente, les percussions frénétiques d’une mort qu’ils espérèrent partagée.
Afficher en entierAu milieu de ces combattants perdus sur les arrières lignes d’un champ de bataille, elle était autant à sa place qu’un ange pouvait l’être en Enfer. Elle était la lumière qui perçait la Nuit, ce pour quoi les hommes se battaient et ce pour quoi ils mourraient.
Tel un messie, elle s’arrêta enfin sur les visages des soldats et, d’un simple regard, leur fait baisser les armes.
Afficher en entierChaque jour qui passe, nous oublions un peu plus ce pour quoi nous sommes en guerre. Certains vont au front par principe, d’autres par routine. Rares sont ceux qui pressent la gâchette en gardant à l’esprit que nous devons chaque tir à ce qui se produisit il y a maintenant plus de mille ans.
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