Extrait

— Bonne idée, dis-je à ma mère.

Je lui embrassai le front et me dirigeai vers ma pauvre femme, encore assaillie par un trop grand nombre de louveteaux.

— Ça suffit, bande de sacs à puces. Relâchez ma femme immédiatement. Elle et moi avons rendez-vous sur la piste de danse, dis-je aux louveteaux d’une voix impérieuse.

Ils me firent tous des grimaces avant d’obéir et de s’écarter pour nous observer. Je tendis une main vers ma conjointe, mais elle la regarda tristement.

— J’aurais aimé danser, mais Milos et Anya m’ont mangé les jambes, dit Thalia avec une expression de désespoir.

Je hoquetai avec une fausse indignation et fis semblant de lancer des regards furieux aux deux coupables à quatre pattes. Les louveteaux aplatirent aussitôt leurs oreilles sur leurs têtes et replièrent leurs queues entre leurs pattes. Ils prirent tous deux un air penaud à faire fondre le cœur, accompagnés d’une harmonie de gémissements digne d’un prix d’interprétation. Je dus me mordre l’intérieur des joues pour ne pas éclater de rire. Anya, encore plus effrontée que son grand frère, pointa discrètement sa patte arrière vers Milos.

— C’est Milos qui a fait ça ? demandai-je sévèrement, en regardant le petit mâle.

Il releva brusquement la tête vers moi, puis la tourna vers sa sœur, qui hochait vigoureusement sa petite tête de louve sans le moindre remords. Milos émit un bref grognement d’avertissement à son encontre. Anya détala une fraction de seconde avant que Milos ne tente de la plaquer au sol. Tout en riant, j’aidai ma conjointe à se relever tandis que les petits garnements se poursuivaient l’un l’autre.