Extraits

Stephen hocha la tête et se rassit près de Raj. Il lut sur l'écran ce que May avait écrit. On aurait dit une lettre de suicide. Tout lui était tombé dessus en même temps, tout était contre elle. Elle avait rampé, bec et ongles, hors d'une tombe, pour retomber dans une autre. La plaisanterie était cruelle. C'était pour cette raison même que Stephen ne pouvait pas l'accepter. Elle lui avait dit un jour que, peu importait la gravité d'une situation, à la fin tout s'égalisait. Personne n'est systématiquement malchanceux. Il était en train d'avoir la preuve du contraire, mais il ne voulait pas considérer la situation ainsi. Son premier professeur de physique lui avait enseigne la "loi des opposé": "Tout dans l'existence est une combinaison ou une association d'oppositions." Sans lumière, il n'y a pas d'obscurité.

Les humains aiment croire qu’ils sont logiques, mais la façon dont nous menons notre vie prouve le contraire. Nous sommes plutôt guidés par nos émotions, qui ont une logique bien à elles, mais pas une qui a beaucoup de sens.

Les gens comme lui n’en ont jamais assez. Lorsqu’ils se lassent d’acquérir des objets, ils acquièrent des gens… en utilisant leur pouvoir considérable pour contrôler des gouvernements, des marchés financiers, tout. Bien entendu, les gens sont ravis de leur obéir parce qu’ils vénèrent l’argent eux aussi. C’est comme une forme d’esclavage socialement acceptable.

Non seulement il semblait avoir récemment subi une énième intervention de chirurgie esthétique qui avait transformé son visage en une boule de couleur bronze avec un grand sourire d’une blancheur parfaite, mais il parlait à chacun assez fort pour être entendu de tous dans la pièce. Un comportement typique de politicien qui obligeait le monde en entier à respirer son odeur même si on se bouchait le nez.