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Peut-on être jalouse d’une tasse ? C’est la seule question qui me turlupine lorsque je vois ses lèvres s’appliquer délicatement sur le rebord de porcelaine.
Afficher en entier— Je crois que tu as craqué pour ce garçon et que tu es déçue qu’il soit parti parce que, quelque part, tu ressens quelque chose pour lui.
Afficher en entierLe réveil me sort un peu brusquement du sommeil. Je lève la tête, les paupières lourdes, la fatigue encore présente.
Afficher en entierLa cafetière se déverse sur l’homme, me sortant de ma torpeur.
Il recule précipitamment sur sa chaise, en jurant à mi-voix. Mon cœur s’emballe brutalement.
– P-pardon ! Je suis désolée !
– Ce n’est rien, grogne-t-il d’une voix grave et puissante, en passant une serviette en papier sur lui.
Sa vaine tentative de minimiser les dégâts réactive mes réflexes. J’attrape vite mon torchon pour essuyer les gouttes sur le sol puis, sans vraiment comprendre ce qui me prend, je me mets à l’éponger, lui. Alors que je passe le tissu imbibé sur sa cuisse d’une main tremblante, il s’immobilise. Au bout d’une poignée de secondes, je me rends compte que mon geste est déplacé. Je suis pétrifiée à ses pieds. Et submergée par son odeur. Les notes ambrées me vrillent le cerveau et me perturbent davantage. Je n’avais encore jamais eu envie de m’asseoir sur les genoux d’un homme pour enfouir mon visage dans son cou et m’enivrer.
C’est seulement à cette pensée que je me redresse, empourprée, interdite.
– Désolée, soufflé-je.
Il lève les mains en signe d’apaisement.
– Ce n’est rien… répète-t-il un peu plus posément.
Je déglutis. Sa voix est plus chaude à présent, ses intonations plus douces. Je suis bien trop troublée pour remarquer son regard dirigé sur mon badge.
– … Alaska.
– Aly, dis-je pour le corriger.
– Jay, répond-il automatiquement.
Jay… Connaître son prénom le rend un peu plus réel. N’ayant pas encore le courage de le regarder dans les yeux, je fixe ses mains de part et d’autre de son ordinateur et remarque le tatouage qu’il porte au creux du poignet droit : deux lignes manuscrites que je ne parviens pas à lire.
– Vous voulez du café ?
– Vous voulez dire dans une tasse cette fois ? D’une manière tout à fait traditionnelle ?
Sa taquinerie ne m’aide pas à conserver mon sérieux. Et son léger accent achève de me troubler.
– Avec plaisir, Alaska.
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