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Au fur et à mesure de son laïus, mon organisme entier mutait. Mes magies m’assaillaient de toute part. Sous leur violence, j’en tombai sur les fesses. Corbeau ouvrit complètement la porte. Je m’agenouillai, les yeux fermés, pour essayer de les faire refluer. Impossible, que m’arrivait-il ? Mes magies refusaient de m’obéir. Ma peau se couvrit d’un voile de sueur.
— Dégagez, susurrai-je.
— Quoi ? dit-il avec condescendance.
— Dégagez, chuchotai-je, incapable de parler.
Mes mains enserraient mes tempes. Corbeau disparut dans sa chambre. Mon sang semblable à de la lave incandescente brûlait mes veines. L’aura de Sahar frotta la mienne.
— Joseph, fais immédiatement évacuer le palais ! hurla-t-elle.
Elle s’avança vers moi tandis que la partenaire de Corbeau accompagnée d’autres qui se trouvaient dans leurs chambres me contournèrent dans des bourrasques. Mon épiderme était proche de la combustion.
— Va-t’en, tentai-je de prévenir la Stellaire.
— Calme-toi, Siobhan.
Comme si ça allait m’aider. Je tentais de faire le vide en moi, tel que j’avais l’habitude de le faire grâce à Kamran. Impossible. Mes émotions avaient dépassé le point de non-retour. Elles refusaient d’être muselées. Ça faisait trop d’épreuves en si peu de temps. Mon instructeur se tenait aux côtés de la sorcière qui ne trouva rien de plus judicieux que de m’attaquer. La première salve électrique m’envoya contre un guéridon. J’ignore à quoi elle s’attendait, mais ma magie du sang absorba la sienne. Corbeau se positionna au milieu du couloir.
— Tu arrêtes, immédiatement tes conneries ! m’ordonna-t-il.
Peut-être qu’avec une chemise et des chaussures, plutôt qu’un simple jean taille basse, il aurait gagné en crédibilité ? En tout cas, mon état ne me permettait pas de m’exécuter. Ma magie avait pris le contrôle. Kamran sentit l’instant où je basculai.
— Partez tous ! cria-t-il.
Mon instructeur d’ordinaire posé et dans la retenue paniquait. Pour la première fois, ma langue goûtait sa frayeur. D’un geste de la main, je projetai Corbeau au bout du couloir puis au pied de l’escalier. Je lui fis l’économie de la quarantaine de marches. Sahar m’attaqua de nouveau. Ce fut le coup de trop. Ma magie se chargea de son électricité et mon corps s’embrasa.
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