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Je sais bien qu'il faut que je redresse le menton et que je les regarde dans les yeux, que je ne me laisse pas faire. Je sais bien que tout est de ma faute, que je suis une grosse chiffe molle, un gras du bide, un Big Mac, que si j'étais normal, je n'aurais pas de problème.
Je n'arrive pas à me défendre. Dès qu'ils me frappent, je rentre la tête dans les épaules et je me protège avec mes bras, je m'enroule sur moi-même, je fais l'escargot. Mais je n'ai pas de coquille.
Afficher en entierPeu de personnes imaginent qu'un enfant puisse être un tortionnaire. Un vrai, un dur. À onze, douze, treize, quatorze ans, on n'est pas un criminel ! [...] La cruauté n'est pas réservée aux plus de dix-huit ans. (p.51)
Afficher en entier- J'ai pas bougé, j'avais peur de devenir sa cible, moi aussi. J'ai pas eu le courage de les dénoncer, lui et les autres tarés. Je n'ai pensé qu'à ma petite personne. J'en suis malade de honte.
Gorge nouée. C'est dur pour moi, dur pour elle. Elle a la volonté qui me manque.
[...]
- J'ai compris que moi aussi j'étais prisonnière de Julien, d'une certaine façon... (p.70-71)
Afficher en entierJe ne leur demande pas d'être amis avec moi, juste de me lâcher, de m'oublier, de ne plus me voir.
Afficher en entierPour moi, tout est gris, un perpétuel orage tonne au-dessus de ma tête. Je suis comme une vache qui marche vers l'abattoir en raclant ses sabots sur le bitume, muette, la détresse enfoncée dans le gorge comme un poignard.
Afficher en entierC'est la machine contre la nature. Au début, on croit que la première gagne, elle rugit, elle accélère, elle met la gomme, elle se fait remarquer, elle roule des mécaniques. Mais finalement, celui qui reste, serein, tranquille, majestueux, celui qui ne prend pas de risque, c'est le grand plafond bleu.
Afficher en entier- Te limite pas, oublie les codes, les genres, la mode. Ce que tu as envie d'entendre, tu le mets. Respect, frère, et liberté.
Afficher en entierIls sont sur mon trottoir.
Ils sont dans le tram, ils sont au supermarché, à la pharmacie, au ciné, ils sont même dans le train qui m'emmène chez ma grand-mère, un dimanche par mois.
Ils sont. Je ne suis plus.
Afficher en entierJe suis un équilibriste mutilé sur une ligne en pointillé, je ne sais pas où aller, je n'ose pas me poser.
Afficher en entierLe collège n'est pas une maison mais une prison. Les murs n'ont ni âme, ni cœur, ni visage. Aucun traumatisme ne les empêche jamais d'abriter des générations et des générations d'élèves. Bourreaux, victimes, qu'est-ce que ça peut faire? Tout passe, rien ne s'imprime...
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