Ajouter un extrait
Liste des extraits
Taylor espérait juste que ce n’était pas un subterfuge de sa part, destiné à faire revenir Baldwin à Quantico pour diriger le S.S.C. de manière permanente. Il y avait eu pas mal de changements à la tête de ce service pendant qu’ils étaient tous deux en Italie. L’homme qui dirigeait le S.S.C., Stuart Evans, avait été licencié sans ménagement après qu’une affaire interne eut fait les gros titres de la presse. C’est que le F.B.I. n’aimait guère voir son linge sale étalé en public ! Garrett Woods avait donc repris les rênes du service, sacrifiant sa position de numéro trois du F.B.I. Un sacrifice qui lui avait bien peu coûté, car exercer des responsabilités à ce niveau ne l’emballait pas. Il avait été content de retrouver le S.S.C. pour remettre au pas les différents chercheurs, profileurs et autres spécialistes du comportement qui y travaillaient.
Afficher en entierIls s’esclaffèrent de concert, mais d’un rire exaspéré. Depuis qu’ils étaient rentrés de leur « lune de miel », un mois auparavant, les problèmes de ce genre n’avaient pas arrêté de se multiplier dans la maison, relativement neuve pourtant, comme pour faire écho, métaphoriquement, à leur vie de couple. Ils avaient beau faire des projets et s’efforcer de s’y tenir, ils ne parvenaient pas à trouver le temps de se marier. Taylor s’en accommodait fort bien, d’ailleurs. Et Baldwin commençait à se rallier aux arguments de la jeune femme.
Afficher en entierEn ce matin de congé, au lieu de paresser au lit sous la couette, tout en s’agaçant de la bêtise des journalistes locaux et du triste état des affaires du monde à la lecture du Tennessean, le lieutenant Taylor Jackson, de la brigade des homicides de Nashville, examinait d’un œil paniqué le plafond de son salon.
Afficher en entierElle fit demi-tour en courant pour prendre son téléphone portable dans sa voiture et composa fébrilement le numéro de Police secours, avant de revenir dans la maison.
Le téléphone sonnait dans son oreille, sonnait, sonnait, tandis qu’elle faisait le tour du rez-de-chaussée où elle ne trouva âme qui vive. Elle monta les marches de l’escalier deux à deux, arriva essoufflée à l’étage, prit à gauche et s’engagea dans le couloir.
Afficher en entierUne dispute sérieuse, dont Michelle avait été le témoin, avait éclaté entre Corinne et Todd, son mari, au sujet de ces lanternes. Todd voulait un modèle qui s’allume automatiquement à la tombée du jour et s’éteigne à l’aube. Mais Corinne avait insisté pour qu’ils puissent activer eux-mêmes l’interrupteur. Ils avaient bataillé ferme. Elle avait fini par l’emporter. Comme toujours. Elle éteignait elle-même ces lanternes extérieures, tous les matins, avec la régularité d’une horloge. Cet oubli en était d’autant plus troublant.
Afficher en entierIl arrivait souvent à Michelle de comparer leurs deux situations et de trouver la vie injuste. Elle n’avait ni enfant ni mari. Elle n’avait pour le moment pas rencontré l’homme qu’il lui fallait. Heureusement, Hayden était sa consolation. La fillette, aussi adorable que précoce, occupait toutes ses pensées, si bien qu’elle ne ressentait pas le besoin crucial d’avoir un enfant à elle. Pas encore.
Afficher en entierElle quitta la Jocelyn Hollow Road et s’engouffra dans l’impasse tranquille et sinueuse où habitait sa sœur. Le cornouiller qui se dressait sur sa pelouse était couvert de bourgeons annonciateurs d’un printemps qui arrivait enfin. Nashville avait subi les rigueurs d’un long hiver, mais le froid semblait sur le point de relâcher son étreinte glaciale sur la ville. On commençait à voir dans les prés des petits veaux collés contre leur mère, les buissons se faisaient sonores, retentissant du pépiement des moineaux et des cardinaux rouges.
Afficher en entierMichelle tapotait nerveusement le volant de sa main droite et, de la gauche, elle ramena sa queue-de-cheval au creux de son cou, un geste de réconfort qui lui était familier depuis l’enfance. Corinne, elle, n’avait jamais eu besoin de réconfort. Elle avait toujours été forte, solide. Même lorsqu’elles étaient petites, elle avait toujours eu le pas sur Michelle, pourtant l’aînée, se montrant plus audacieuse, plus entreprenante.
Afficher en entierElle était en retard, une fois de plus… Corinne détestait qu’elle arrive en retard. Elle ne lui ferait pas de scène, aucune remarque… Elle se contenterait de jeter un coup d’œil au minuteur à affichage numérique de sa cuisinière qui avançait toujours de trois minutes, les mâchoires crispées, et une petite ride verticale se formerait entre ses deux sourcils. Michelle l’imaginait déjà et, mal à l’aise, elle s’agita sur son siège, comme si cela pouvait faire passer plus vite au vert le feu où elle était à l’arrêt, à l’angle d’Old Hickory Boulevard et de la nationale 100.
Afficher en entierDu sang…
Partout…
Il y en avait partout. Sur le sol, sur les murs, sur le cadavre. Son jean et son T–shirt en étaient maculés aussi. Merde ! Comment faire partir ça !
L’assassin reposa son arme. Il se pencha au-dessus du corps inerte de sa victime et un rictus de satisfaction se dessina sur ses lèvres. Finies, les engueulades. Finis, les reproches enragés de fiasco, de promesses non tenues. Finis, les cris d’aigreur.
Le gémissement d’un enfant lui parvint, étouffé par la fureur qui lui bourdonnait encore aux oreilles.
– Salope ! Tu as eu exactement ce que tu méritais !
Dix heures plus tard ...
– Maman ?
– Maman… Zé faim. Biscuit, maman, biscuit.
– Réveille-toi, maman. Maman ?
– Zé été sur le pot, maman. Zé fait comme il faut.
– Maman ?
– Maman, ça va ? Bobo ? Maman tombée ?
– Zé mon doudou, maman.
– Mon doudou… Mon nounours.
– Bonne nuit, maman.
Afficher en entier