Extraits

Je redoute de passer la frontière qui m'amènera jusqu'à sa tombe et de recevoir, docile et consentante, la gifle de ma vie devant son nom et sa date de décès.

Voilà Alicia Smith, la fameuse ! Celle qui s'est cloîtrée pendant des mois, la pauvre victime, la fille séquestrée, la fille violée. Se souvient-elle de la boîte ? Ils trépignent d'impatience, ils veulent me confronter à lui, observer mon visage se décomposer.

« À lui, Stuart, il ne restera que les ténèbres. C’est la seule chose que je lui laisse, ma part de l’enfer.

J’ai hâte de découvrir sa nouvelle vie, d’observer son désarroi, de me moquer de ses plaintes. Je suis pressée de rire à gorge déployée quand le verdict tombera et que je repartirai légère et heureuse, alors que lui restera enfermé en prison jusqu’à la fin de sa vie. »

« J’ai imaginé Stuart et je ne le supporte pas, le revoir est invivable. Mes tympans vont exploser sous le supplice de son rire luciférien. Il va me disséquer, transpercer mon esprit, et puis il rira, sans retenue, avec la plus méprisante des attitudes. Stuart va me détruire en un regard. »

« C’est une sorte d’épreuve que je m’inflige pour me forcer à garder la tête hors de l’eau, une initiative un peu hardie que je regrette un peu plus chaque jour. Je me souviens encore de mon sentiment de fierté et d’accomplissement quand la première fois, j’ai remonté le courrier sans courir ensuite me réfugier dans ma chambre. »

« […] dans une large mesure, les autres n’en ont que faire de ce qui peut arriver à un étranger si cela n’impacte pas leur existence. Je pourrais tout aussi bien me faire planter de coups de couteau devant eux, tant que je n’éclabousse pas leurs chaussures, ils ne détacheront pas leur attention de leurs occupations stériles. »

« Il n’a pas la carrure d’un meurtrier et c’est bien cela le plus angoissant. Il n’est pas nécessaire de faire peur pour posséder une âme corrompue par le mal. »

« Le silence marque la fin de l’interlude, ses bras solides qui m’enlaçaient ont disparu. Ma tête ne repose plus sur son torse, seul réside mon souffle amer à la constatation d’être seule. »

« Je me lève, mes jambes se dérobent presque sous moi. Oui, j’avais tout imaginé, tous les pires scénarios, même que ce soit moi qui ne vienne pas, mais pas ce rebondissement de mauvais goût. »

« Encore une seule porte, la dernière avant d’apparaître aux yeux de tous. Voilà Alicia Smith, la fameuse ! Celle qui s’est cloîtrée pendant des mois, la pauvre victime, la fille séquestrée, la fille violée. Se souvient-elle de la boîte ? Ils trépignent d’impatience, ils veulent me confronter à lui, observer mon visage se décomposer. »