Extraits

« Je suis déjantée, un rien m’émerveille, puis il y a ma maladresse... »

"Pourtant j'en suis convaincu, il me blessera. La différence avec les autres, du moins avec Éric, c'est que je choisis la souffrance, car avant ça, j'aurais le nirvana."

Je souris. Il me sourit en retour, bon sang, je suis mordue et pas qu’un peu. J’ai peur de regretter tout ça, un jour ou l’autre. Ça me chamboule, c’est pas un truc que nous vivons en général lorsque nous débutons une relation sauf que nous, on est quoi ?

Son rejet a été violent. J’ai mille fois eu envie de l’appeler, d’y retourner pour lui déclarer ce que j’avais sur le cœur, pour lui demander des explications, mais le courage m’a manqué. Je n’aurais pas supporté un rejet supplémentaire.

Immédiatement, je fais un constat : c’est déjà trop tard, je suis dans la merde parce qu’il me semble impossible de la laisser filer, maintenant.

Cette tension est purement sexuelle, pour une fois dans ma vie, j’ai envie de céder sans réfléchir.

Regrettent-ils de m’avoir menti tout ce temps ? Leur est-il arrivé de rire de moi ? De rire de mon innocence ? Comment ai-je pu ne pas voir les indices pourtant sous mon nez ?

— Qu’est-ce que tu fabriques ? Je sursaute en criant comme une poule qu’on égorge. Bon sang ! — Ah je t’ai pas dit ? Lorsque tombe la nuit, je me prostitue. Ça paye bien !

J’attends seulement que tout s’arrête, que le jour cesse de briller à travers mes paupières fermées, que les sons étouffent ma douleur, que tout finisse, enfin.

J’aime nos amis, nos sorties, nos boulots, notre vie de couple. Renoncer à tout ce que j’ai construit avec lui serait une torture pour moi. Alors je fais l’autruche, si je ne découvre rien et qu’il ne me révèle rien, je peux le garder près de moi.