Extraits

Le seigneur ferenghi lui servirait à féconder son harem... Grâce à sa cécité, il ne violerait pas la loi selon laquelle aucun autre homme que le bey n'était autorisé à voir ses femmes. Le seigneur ferenghi lui procurerait un héritier et lui assurerait le trône contre son frère. Il lui avait été envoyé par Allah. Certes, l'aide d'Allah n'aurait pas été nécessaire au bey Hamouda si sa virilité n'avait pas été endommagée par la consommation abusive d'opium, mais il écarta cette pensée de son esprit dissolu.

Nul ne répondit aux questions de Chelsea. Nul ne répondit à sa colère, ni les femmes du harem, qui connaissaient l'inutilité de sa rage, ni les eunuques, indifférents à ses sentiments. Les femmes étaient là pour satisfaire les hommes, point final. En attendant, les eunuques la droguèrent pour la calmer, et Chelsea passa les quinze jours suivants dans la léthargie d'un demi-sommeil.

— Je vous en prie, prenez ma virginité, l'implora Chelsea. Le duc de Seth n'en revient pas. Là, dans son carrosse il découvre une exquise inconnue, assise bien droite sur la banquette, les mains croisées sur les genoux. Une bouche charnue et boudeuse, d'immenses yeux noirs. Délicieux mélange de sensualité et de candeur...

— Pour s'acquitter de ses dettes, mon père veut me marier à l'évêque de Hatfield, ce vieillard répugnant. Si je ne suis plus vierge, ce dépravé refusera de m'épouser.

Quitte à renoncer à sa virginité pour obtenir son indépendance, autant le faire de manière agréable. Et le duc de Seth est si charmant! Mais les jeux de la séduction ne sont pas si simples...