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Commentaire de Root

Suiza


Commentaire ajouté par Root 2019-12-22T15:45:23+01:00

Son arrivée au village fait sensation. Sa peau diaphane et ses boucles couleur feu contrastent avec les chevelures de jais et le teint d’olive que l’on croise en Galice. Sortie d’on ne sait où et recueillie par le tenancier du bar où tous se retrouvent pour un verre de vin sitôt que l’occasion se présente, on la baptise Suiza – la rumeur dit qu’elle viendrait des terres helvètes. Elle a certes le gîte et le couvert, mais Alvaro, son « sauveur », lui témoigne un cruel manque de respect. Lorsque Tomás la voit pour la première fois, c’est tout son monde qui s’arrête de tourner. Un coup de foudre ravageur. La jeune femme sera sienne, quoi qu’il lui en coûte. Fou d’un désir qui frôle la folie, il l’enlève au cafetier aux yeux de tous pour l’installer chez lui. Si leurs premiers contacts sont violents et le dialogue difficile (elle ne parle pas un mot d’espagnol), c’est un amour bien réel qui naît entre eux au fil des jours. Tomás et Suiza s’apprivoisent comme deux animaux qui ne sont pas de la même espèce, chacun apprend de l’autre en l’observant, elle interprétant les intonations d’une langue incomprise, lui déchiffrant ses silences. L’inverse, parfois.

Pour le paysan rustre, aujourd’hui veuf et dans la quarantaine, c’est un nouveau quotidien qui se dessine sous les attentions de la douce étrangère. C’en est fini de ne penser qu’aux champs à labourer et de vivre dans la crasse. Suiza n’est pas une lumière, mais c’est une vraie femme d’intérieur, soucieuse de lui rendre la vie plus amène. Si Tomás en a bavé, Suiza n’a pas un passé des plus rose, et elle semble parfois dépassée par la souffrance qui la ronge. S’installe alors un besoin réciproque et le Galicien, riche bougon solitaire, dépose les armes devant sa belle : de ses débuts très charnels, leur relation se fait complice et tendre. Secondé par le vieux Román qu’il aime comme un père, Tomás se donne le temps de jouer les amoureux. Mais il est des vies où rien ne se passe comme on l’attend…

Il y a, dans ce superbe roman, la familiarité des milieux ruraux qu’on ne trouve nulle part ailleurs. La promiscuité dont ne sauraient se passer les petites communautés où l’on se met le poing sur la gueule pour se réconcilier l’heure d’après au zinc de la grand-place, trinquant avec les habitués. Il y a aussi l’écriture impeccable, à la fois délicate et brute, ces deux voix qui se croisent – Suiza prend quelquefois la place du narrateur, avec une telle candeur qu’on a le sentiment de découvrir le monde par ses yeux – et suscitent une foule d’émotions. Les personnages secondaires sont parfaits, la vieille Agustina, pour ne citer qu’elle, ne rougirait pas dans un roman de John Fante. Mais il y aurait à dire sur chacun. Il y aurait beaucoup à dire de ce roman, un premier roman qui plus est, sans un défaut à relever. Je suis admirative de l’auteur, qui a su mêler fraîcheur et tragique avec autant d’habileté, et me conduire à cette fin que pas un instant je n’aurais imaginée. Alors simplement, Bénédicte Belpois, merci. Pour ces mots justes, et beaux. Pour cette peinture sociale, ces gens que j’ai quittés à grand-peine. Pour cette intensité, ce décor. Merci pour cet étrange voyage.

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