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Aucune fille n'était jamais venue pour le sauver, pas même celle qui dans ses rêves traversait la cour du lycée, fatale et sereine, long manteau de laine rouge, gants de cuir noir, chapka de fourrure grise, blondeur dessous : planète à elle seule - surtout pas elle.
Afficher en entier"Le silence est tel après le vacarme du train que chaque bruit explose, vit sa vie de bruit, un crissement d'herbe, un froissement de plume, une plaque de terre qui craque, l'écho de leur présence sous le ciel qui se charge en encre, toutes sonorités qui sont comme la dorsale de l'espace, et leurs voix elles aussi sont d'une autre matière."
Afficher en entier"C'est la vie sibérienne plaisantait-il les premiers jours, la vie dans un monde retourné comme un gant, brut, sauvage, vide, tu verras que tu t'y feras ! "
Afficher en entier"Le premier train passait à vingt-deux heures. Le transsibérien. La ligne mythique. Deux rails en forme de lignes de fuite qui la conduisaient jusqu’au pacifique. La piste de la liberté qui donnait sur l’océan".
Afficher en entier"Il soulève un pan du rideau et jette un oeil à travers la vitre, côté couloir. Dehors, c'est toujours la même nuit chromée et le train qui roule sans faillir, franchissant un à un le fuseaux horaires, désagrégeant le temps à mesure qu'il parcourt l'espace ; le train qui compacte ou dilate les heures, concrétionne les minutes, étire les secondes, progresse arrimé au sol et pourtant désynchronisé des horloges de la Terre : le train comme un vaisseau spatial".
Afficher en entier"Le premier couloir est vide, tout le monde dort là-dedans quand pourtant c'est dehors que ça se passe, l'aube qui relève la forêt, à toute allure, redresse chaque fût à la verticale, le sous-bois bleuté perforé de rayons chargés d'une lumière charnelle, la taïga comme un tissu magnétique que la nouvelle épaisseur de l'air module à l'infini".
Afficher en entier"Il est Andreï Roublev et Marina Tsetaïeva, il est Iouri Gagarine, il est Tchaïkovski, il est Trotski lui-même, il se nomme Anton Tchekhov. Elle a de la Russie une vision tragique et lacunaire, montage confus où s'enchaînent la chute fatale d'un landau dans un escalier monumental d'Odessa, le tison brûlant sur les yeux de Michel Strogoff(...)"
Afficher en entier"[...] lac infini, les rives en pente douce, les hameaux de villégiatures déserts, les isbas de bois, le rivage si proche sans la moindre vague, à peine un clapotis, on capture tout ce qu'on peut pendant que le lac demeure visible, et s'étire, velouté, lisse, miroir du ciel, pas une ride sur l'eau, seule une barque solitaire quasi immobile dans le soir qui tombe [...] "
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