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Motivée par mes réflexions, j’inspire profondément puis je relève la tête, l’air conquérant.
À nous deux, mon coco !
Cédric, qui a saisi mon état d’esprit, m’adresse un clin d’œil avant de faire volte-face et de se placer à mes côtés, m’offrant de nouveau la vue sur mon ex — lequel a toujours les yeux rivés sur moi.
Fière, je l’affronte sans hésiter, puis m’avance vers lui d’un pas assuré.
— Alba ! m’accueille Auguste. J’étais justement en train de vanter tes mérites auprès de monsieur Kamanzi, le grand numéro 10 du PSG.
— Alba et moi nous connaissons, rétorque illico Ibrahim. Bonjour, Alba. Je suis content de te voir.
Si sa réplique laisse mon patron pantois, de mon côté, et ce, malgré la manifestation de papillons au creux de mon ventre à l’écho de sa voix rauque, je ne me démonte pas et garde un air détaché.
— Ibrahim jouait dans le même club que Mattia, expliqué-je à Auguste. Bonjour, le salué-je sur un ton neutre.
M’entendre le présenter comme un simple coéquipier de mon frère semble le contrarier ; la ride apparaissant au centre de ses sourcils en est un signe, en tout cas. La chaleur de son accueil devrait m’adoucir car, après tout, Ibrahim et moi nous sommes quittés en bons termes, et jamais il ne m’a manqué de respect. Néanmoins, la vision de l’anneau à son doigt ravive ma morosité, et me montrer plus cordiale m’est difficile. J’ai de nombreuses fois espéré le voir débarquer, l’ouïr me dire que tout comme moi, il souffrait d’être sans moi. Ibrahim accorde beaucoup d’importance aux traditions, le mariage est pour lui quelque chose de sacré, un engagement éternel, et j’ai longtemps imaginé que c’est à moi qu’il accorderait ce titre d’épouse. Apprendre qu’il avait offert son cœur à une autre alors que je n’arrivais pas à l’oublier m’a dévastée.
Afficher en entierAlors, au moment où son regard noisette se pose sur moi, je lui adresse un sourire éclatant, mais Alba se décompose et saisit le bras de l’autre — celui dont le portrait m’a longtemps hanté. Pourtant loin d’être physionomiste, jamais je ne parviendrai à effacer son visage et, tel un flash, la scène la plus pénible de mon existence se rejoue sous mes yeux, ranimant illico la douleur dans ma poitrine. SES doigts caressant sa joue, SES lèvres se posant sur son front et SES bras l’entourant en signe de possession. Et en quelques secondes, ma joie laisse place à l’amertume.
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