Extraits

On ne comprend jamais vraiment les autres [...], on se contente de réagir à leur présence.

Un peu avant notre départ, pendant que Devin et Oscar passaient aux toilettes, je détournai mon attention du comptoir flou pour découvrir deux paires d'yeux – ceux de Gerry et ceux de Patton – fixés sur moi. Depuis quatre ans que ce chien était attaché à Gerry, je ne l'avais jamais entendu seulement aboyer, mais en voyant ses prunelles calmes, imperturbables, personne n'avait envie de le provo-quer. Des prunelles qui reflétaient sans doute une bonne quarantaine d'expressions à l'intention de Gerry, allant de l'amour à la compassion, mais une seule à l'intention de tous les autres : la menace.

Gerry le gratta derrière les oreilles.

– Une crucifixion, murmura-t-il.

Essayer d'inculquer à Bubba les rudiments des conventions sociales ou quelques notions de moralité, c’est comme essayer d'expliquer les méfaits du cholestérol à un big mac.

D'accord, tu pars du principe que la vie de la victime vaut plus que celle du meurtrier, mais alors, si t'occis toi-même le meurtrier, est ce que ça ne rend pas ta vie moins précieuse que la sienne ?

Sur une échelle du danger, les Scottish terriers doivent se situer à peu près entre les poissons rouges et les tournesols, mais cette pensée ne suffisait pas à me rassurer alors que la distance s'amenuisait entre le corps de la minuscule fillette et ce machin armé de crocs.

- On sait qui a fait le coup ?

- Personne se baladait dans le coin avec un marteau ensanglanté en chantant, "Dieu ce que c'est chouette de crucifier les p'tites nanas, tralala", si c'est ce que tu veux dire ...

Un type qui piégeait la moitié de son domicile pour assurer sa sécurité nous affirmait que Jack et Kevin n'étaient pas équilibrés. Formidable. Comprenant maintenant combien ils étaient dangereux, j'en venais presque à envisager de retourner au milieu du champ de mines, d'entamer une petite gigue et d'en finir au plus vite.

Rendre visite à Bubba dans le vieil entrepôt où il habite, c'est un peu comme jouer à colin-maillard au bord d'un précipice. Les dix premiers mètres du rez-de-chaussée étant bourrés d'une quantité d'explosif suffisante pour pulvériser la côte est, mieux vaut suivre ses instructions à la lettre pour ne pas passer le restant de ses jours sous respirateur artificiel.

...Quand on tue un des leurs, les flics se mettent dans des états terrifiants....et vous arrivez presque à plaindre le pauvre couillon qu'ils vont arrêter...

-La dame ....a tellement le feu au cul qu'il va falloir sortir la lance à incendie...