Extraits

Dans un seul mouvement, le public s'est levé en hurlant et a reflué vers la sortie, suivi par Côme qui essayait de les retenir, volant dans tous les sens, sa peau détachée et flasque pendant derrière lui :

- Ne partez pas maintenant, enfin ! Le pire reste à venir !

En dix secondes, le théâtre s'était vidé. Côme est sorti à son tour en rajustant sa peau sur son visage et je l'ai entendu faire le bonimenteur à l'extérieur pour attirer de nouveaux clients. à part la jeune fille toujours évanouie, il ne restait plus que moi dans la salle. Quand le patron de l'attraction est venu aux nouvelles, très inquiet, c'est donc à moi qu'il s'est adressé :

- qu'est-ce qui s'est passé ?

- Whaou ! M'sieur, il est top, votre spectacle, j'ai répondu, ne changez rien. On n'a jamais eu peur comme ça !

Et je me suis levé pour sortir à mon tour, tandis qu'il tentait de ranimer sa cliente à coup de petites claques.

Voilà comment je me suis retrouvé seul dans la maison, assis sur le grand tabouret de la cuisine mon toast à la main, devant un bol de chocolat tiède. En me voyant un peu abattu, certains d'entre "eux" ont cherché à me consoler :

- Mais non, Théo, t'es pas tout seul !

- On va pas te laisser tomber !

- T'inquiète pas, on est là!

- Oh! je ne m'inquiète pas, ai-je murmuré d'un ton fatigué, je sais que vus ne me quittez pas !

Pour ne pas en entendre davantage, parce que je n'étais pas d'humeur, je me suis levé à mon tour et suis parti à la recherche de ma deuxième chaussure. D'ici quelques instants, maman serait devant la maison avec la voiture, et je n'avais pas intérêt à la faire attendre.