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Le kamikaze est un être de l'âge des images ; sa nouveauté consiste en son appartenance à un monde ayant confié la production d'images à un dispositif techniques - à des médias conçus pour produire pour recueillir les événements lumineux.
Afficher en entierCe dont il s'agissait, avec les kamikazes, n'était pas tant d'infliger des dégâts effectifs à l'ennemi que de donner à voir une image dont la puissance d'impression serait si forte qu'elle conduirait à la paralysie, et peut-être même la déroute, de l'armée adverse. Le dispositif technique de l'attentat-suicide était un dispositif technique dont l'objectif était la sidération.
Afficher en entierLe kamikaze est un être esthétique : il appartient au régime des apparences, dont il sature pour un moment l'écologie entière, rendant invisible tout ce qui n'est pas le flash de l’explosion supposée l'emporter dans une apothéose de lumière. Le nombre de victimes causées par l'attentat, ou l'ampleur de la destruction des bâtiments qu'il a entrainée, n'est que l'instrument de mesure de l'intensité de cette saturation ; en soi, elle n'en forme qu'un des moyens - mais à aucun titre la fin. Ce dont il s'agit, pour un kamikaze, c'est de parvenir à ce que l'image de l'attentat devienne l'image définitoire du moment de son occurrence - qu'elle en devienne l'icône, entrainant le gel de toutes les perceptions qui ne sont pas dirigées vers elle.
(Source : 242, Babelio)
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