Extraits

— Sloane, j’ai peur, murmura une voix rauque derrière lui. Je pense que quelqu’un s’est emparé du corps d’Ash.

Ash pointa un doigt par-dessus la tête de Cael.

— Va te faire foutre, Gabe.

Il reporta son attention vers Cael.

— Ignore-les. Ce sont tous des connards.

Il soupira.

- Un jour, on lui brisera le cœur, Tony. Un homme ou une femme se présentera et lui brisera le cœur en petits morceaux. Je pense que ce sera pire que les mauvaises odeurs de l’adolescence.

L’expression de Tony s’adoucit.

- Eh bien, quand ce jour viendra, nous achèterons un énorme pot de crème glacée et nous pleurerons avec lui.

Sloane étudia les étagères jusqu’à ce qu’il repère une boîte qui, il l’espérait, serait parfaite. Il la donna à Dex.

— Elles sont sucrées, saines et en forme d’animaux.

Dex inspecta les céréales sur la boîte et poussa un halètement.

— Il y en a en forme de lion ! Je les achète carrément.

Il mit la boîte dans le caddie, son sourire diabolique rendant Sloane méfiant. Il connaissait trop bien cette expression.

— Qu’est-ce que tu mijotes ?

Dex n’eut pas une seconde d’hésitation.

— Je vais les emmener au travail et les manger devant Ash.

— Oh, Bon Dieu.

— Feu !

Il fléchit le doigt, et ce fut terminé. Le therian gisait sur le sol. Mort. Quand Calvin prenait position, ce n’était pas pour blesser quelqu’un. Ce n’était pas pour déstabiliser temporairement la personne dans son viseur. C’était pour l’éliminer. C’était ce qu’il faisait. Et il était sacrément doué.

— Pourquoi ne restent-ils jamais ? demanda Dex en pleurant dans les bras de son père.

Ça craignait. Les petits amis n’étaient que des crétins.

— Parce que tu n’as pas encore trouvé le bon. Un jour, tu le rencontreras, et il t’aimera pour la personne que tu es, grâce à la personne que tu es. Il pensera qu’il est l’homme le plus chanceux du monde parce que tu l’aimeras. Ce ne sera pas parfait. Aucune relation ne l’est jamais. Je suis sûr que vous vous disputerez et que vous vous rendrez mutuellement dingue, mais vous vous soutiendrez l’un l’autre contre vents et marées. Tu verras. Quand tu t’y attendras le moins, tu tomberas sur lui.

Il se leva et fit le tour de la table pour faire un gros câlin à Tony.

— Je t’aime, papa.

— Zetème ! dit Cael en levant les mains vers Tony.

Ils s’enlacèrent tous les trois, et Tony embrassa Dex sur le crâne.

— Je t’aime aussi, gamin.

Il se tourna et posa un baiser sur la tête de Cael.

— Zetème aussi, dit-il en riant.

Dex appuya la tête sur les grandes épaules de Tony. Il veillerait toujours sur Cael, mais il savait que Tony veillerait toujours sur lui et sur son petit frère. Il l’avait toujours fait et le ferait toujours.

— Je m’en fiche. En plus, j’ai déjà vu tes fesses.

Le visage de Tony s’enflamma.

— Ce n’était pas ma faute.

— Non, en effet, acquiesça Gina. Mais voilà ce qui arrive quand tu laisses John te convaincre de retirer tes vêtements pour protester contre la ségrégation therian sur le campus. Ça ne pouvait vous attirer qu’un sérieux moment de voyeurisme. C’était la folie. Tu sais combien d’étudiants j’ai dû chasser ce jour-là ? Bande de petits génies.

Tony haussa les épaules et fit de son mieux pour ne pas rire à ce souvenir.

— Nous étions deux étudiants très stupides.

Pauvre John. Qu’il soit plus terrifié de perdre Gina à cause de ses bêtises que de se faire renvoyer du campus en disait long. Celle-ci avait été en colère contre son fiancé, mais elle l’adorait, y compris ses frasques idiotes. John l’avait très vite compris après ça.

— C’était il y a si longtemps, Gina. Nous avons mûri tous les deux.

— C’était il y a deux ans.

Dex serra les poings de chaque côté de son corps et fronça les sourcils, en colère.

- Je ne laisserai personne être méchant avec Cael !

Si quelqu’un était méchant avec son petit frère, il verrait de quel bois il se chauffait.

<< He kissed Cael's little hand and whispered, "I promise." >>

Un jour, il sortirait d’ici et ils le regretteraient. Il allait devenir quelqu’un d’important. Quelqu’un que les gens écouteraient au lieu de le mener à la baguette. Il serait grand et fort, peut-être un peu effrayant, mais pas trop, et il étudierait bien pour être intelligent. Un jour, il trouverait un homme qui l’aimerait comme un fou, et ils auraient une maison, un chien et de bons amis. Ils formeraient une famille, et ils vivraient heureux ensemble pour toujours et à jamais. Et Ash serait là. Ash serait toujours là.