Commentaires

Ce roman est différent de ce que je m’étais imaginé. Cela ne m’a pas empêchée de trouver ma lecture intéressante ! Je songe déjà à une relecture avec des attentes mieux calibrées 🥰

J’ai beaucoup de choses à vous dire. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois sur la rédaction de cette chronique pour ne pas y laisser filtrer du spoil. Si vous trouvez cet avis trop long, lisez au moins ma conclusion 😜

👥J’ai trouvé les personnages plutôt bien construits. Leur divers caractères et vécus ont une profondeur appréciable, ce ne sont pas enfants sans soucis lambdas. La petite sœur un peu envahissante m’a amusée. Il m’a été plaisant de suivre l’évolution de notre héros. Les rencontres qu’il fait ont toutes quelque chose à lui apporter, ce qui est aussi vrai dans la vraie vie !

🏞️L’histoire se passe en France. D’abord à la Ciotat (Bouches-du-Rhône) puis à Douarnenez (Finistère). On voyage d’une côte à l’autre, d’un jeu entre adolescents à la vie au collège. L’univers comporte moins de surnaturel et d’aventure que ce à quoi je m’attendais. Le milieu scolaire propose des sujets latents qui m’ont plu. Je ne vais pas vous spoiler mais je trouve que les thèmes soulevés ont de quoi faire réfléchir.

📖J’ai eu le sentiment que le roman se découpe en épisodes, avec le jeune personnage central qui semblait “monter d’un niveau” à chaque étape. Ce récit a un côté conte avec une morale. On sent une volonté d'enseignement, de pédagogie. Chers parents, si vous souhaitez amener un adolescent à réfléchir sur la gestion des conflits : ce livre a de quoi retenir votre attention. De même, chers adolescents curieux d’acquérir de la maturité en la matière : n’hésitez pas à tenter l’aventure auprès de Baptiste.

🥁J’ai trouvé que le rythme du récit, au sein des épisodes, était prenant. Toutefois, le cœur de l’intrigue (ou ce que je considère comme tel) ne s’installe que tardivement. Il y a un point de bascule entre récit contemporain avec un pointe de fantastique et narration fantastique avec une pointe de contemporain. Avant, la lecture est intéressante avec un arrière goût mitigé. J’ai aimé les péripéties, moins mon sentiment qu’elles sont un brin répétitives et qu’elles ne soient pas si aventureuses ou surnaturelles que ce que je m’étais figuré. Après, les pages s’enchaînent avec un suspense qui s’intensifie rapidement. Les évènements et leurs conclusions sont captivants. J’ai même plusieurs fois retenu mon souffle.

✒️Un style que j’ai trouvé atypique, surtout pour un roman jeunesse. La plume a besoin de mûrir je pense. Le ton que j'ai trouvé trop adulte pour des enfants, les termes recherchés qui parsèment le récit tout comme les touches enfantines, les descriptions “gratuites” sont autant de points qui méritent d'évoluer, selon moi. Ce n'est pas déplaisant, j’ai simplement été surprise. Les pensées à la première personne entre deux paragraphes de narration à la troisième - identifiées par une police différente - a quelque chose d’original même si je croise de plus en plus ce procédé dans mes lectures.

🗒️Si la couverture est vraiment sympa - signée Anne-Sophie Hennicker - j’ai aussi beaucoup aimé les illustrations intérieures, réalisées par l’auteur. Un peu caricaturales peut-être mais elles ont été un vrai plus dans ma lecture.

J’ai apprécié les références culturelles ainsi que l’usage de mythes pour étayer l’aventure. Deux choses que j’affectionne quand je les croise dans ma bibliothèque.

Un livre destiné principalement à des adolescents, notamment parce que le héros a 12 ans. Il a de quoi plaire aux adultes adeptes de littérature jeunesse - adolescence. Ces derniers risquent tout de même d’avoir le même avis mitigé que moi. En effet, j’ai pu noter qu’à l'âge adulte on a une approche différente, plus critique. Les jeunes lecteurs, eux, ont de quoi rêver de pouvoirs surnaturels, d’être reconnu pour une capacité spécifique. Je vous invite à vous faire votre propre avis !

Nous croisons Baptiste, 12 ans, sa petite sœur Noémie et assistons en effet à une profonde injustice. Non vraiment, les parents là… et le thème de l’injustice lance plusieurs intrigues. Qui ne déteste pas l’injustice ? On a toutes et tous eu envie un jour d’avoir un « pouvoir » ou quelque chose pour apaiser les tensions, ouvrir un dialogue et pourquoi pas éviter à certaines personnes de se faire la tête pendant 107 ans. Baptiste a trouvé la Tiare de la Réflexion. Dès le début on comprend comment elle fonctionne, on vit et on apprend auprès de l’adolescent. Qui va vivre une rentrée assez mouvementée et je ne dis pas ça pour les Scalpeurs.

Baptiste n’est pas seul, il a des amis certes, mais la personne la plus importante après lui – non ce n’est pas Enthéa nia nia nia – c’est Morgane. La belle Morgane. Avec ses yeux ensorceleurs, on dirait qu’elle est prête pour agir peu importe si l’action se déroule sur la terre ferme ou…sur l’eau.

Côté univers, les thèmes abordés dans cet ouvrage ne sont pas légers et ça fait du bien. Je trouve que ce livre jeunesse délivre plusieurs messages, et rappelle aussi que c’est intolérable que certaines violences persistent dans la société.

J’ai beaucoup aimé les références à des œuvres plus ou moins connues qui nous permettent d’aller plus loin que la lecture si on le souhaite. C'est toujours délicat dans les ouvrages jeunesses, parce qu'en tant qu'adulte il faut se mettre aussi à la place des enfants, je trouve qu'ici c'est assez bien fait. J'adore par exemple les descriptions de l'auteur qui ne font pas "gros pavé".

Côté personnages, j’aime pas les tee-shirts à rayures et pourtant j’apprécie Baptiste, et Morgane ! Surtout Morgane, je dois avouer. Les divinités aussi sont pas mal, je ne vous spoilerai pas, mais cela reste très intéressant et leurs présences permet d’aborder aussi une forme d’injustice, la vengeance, la manipulation (pauvre L, repose en paix et n’en veut pas trop à Mao)et également la dimension du harcèlement. Je ne dis rien d’autres, seulement l’histoire et l’idée derrière le fameux groupe est intéressante. On s’interroge, on se demande pourquoi et quand les raisons apparaissent tout est si fluide.

Les parents sont présents, toutefois en retrait quand il le faut, c’est une histoire avec Baptiste et Enthéa du moins au début. Héhé. Lisez pour comprendre.

Bon s’il y a un spin-off sur les amis de Baptiste ou sur une virée en mer je ne dis pas non ! Avec le yacht évidemment. Et les petits-fours…

Côté histoire, Baptiste va recevoir, si on peut dire, la Tiare de Réflexion, qui est l’un des instruments les plus efficaces pour régler un litige. Est-ce le seul objet incroyable qui existe ? Peut-être que oui peut-être bien que non, n’y a-t-il que les bretons qui mangent des crêpes et qui plongent aux abords de la Ciotat ?

Par tous les azurs d’Achamán ! vous n’imaginez pas à quel point j’ai apprécié l’histoire. Déjà parce que j’adore qu’on torde l’idée de l’Elu, des prophéties, etc. Ensuite, parce qu’une certaine jeune fille ne fait pas plante verte. Enfin, pour la matérialisation des idées…

Avec un tel pouvoir, des questions sur le bien, le mal se posent. Y a une dimension philosophique et pédagogique aussi on peut dire !

Côté construction, pour le public-cible y a trois parties voire deux si on excepte la scène d’introduction, qui sont bien visibles. On apprend à connaître Baptiste, sa famille (coucou Noémie), puis Enthea et la Tiare, l’école avec les soucis et les amis (et amourrrrrs) qui gravitent autour pour terminer avec pas mal d’actions et de révélations. C’est bien fait, c’est bien pensé et la construction théâtrale à un moment comme dans les ouvrages Linko je trouve ça fun.

La suite de ma chronique ici:

https://www.facebook.com/maritzajaillet/posts/pfbid0ctMSbxM1hLeitzmD4zPUzjwSPDb6XoUP8z3TQH1r4QHb2QJFtxmroqXG9z5otNvhl

Je recommande cet ouvrage, je trouve que c'est vraiiiiment une bonne histoire, même si je titille sur des détails !