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JB : Je sais que Simon m’a dit « Nos enfants ne seront pas plus bousillés que ceux de quelqu’un d’autre ».
DT : [soupir] Il a une manière imagée de dire les choses parfois.
JB : Seulement parfois ?
DT : Mais il a raison. Les études ont montré que les enfants de parents gays ne sont pas pires que ceux élevés par des parents hétéros.
JB : En fait, ils semblent souvent s’en sortir mieux.
DT : Écoutez, le fait est que nous voulons une famille, et nous voulons faire le mieux pour nos enfants. C’est tout ce que tout parent souhaite, non ?
JB : Bien sûr. Je crois que Simon a également dit : « Tous les ronchons peuvent aller se faire foutre. »
DT : J’ai hâte d’épouser cet homme.
Afficher en entier— Heureusement qu’on n’a pas encore l’égalité du mariage, dis-je, sinon je serais en train de regarder un divorce égalitaire.
— Il s’inquiète pour vous.
Le médecin commença à préparer une aiguille pleine d’un médicament qui me rendrait, avec de la chance, incapable de ressentir quoi que ce soit quand il me recoudrait.
— Je sais. Il me l’a dit plusieurs fois.
— Alors laissez-le souffler.
— Vous êtes médecin ou psychologue ? grommelai-je.
— Les deux vont de pair parfois. Mais je peux dire que votre compagnon veut seulement ce qu’il y a de mieux pour vous. Et vous avez en quelque sorte démontré aujourd’hui que vous n’écoutez pas autant que vous le dîtes.
— C’est injuste, marmonnai-je. Et j’ignorais que vous étiez psy en plus de médecin.
— Je vois ça cent fois par jour, répondit-il, perplexe. Des patients essayant de faire comme s’ils allaient mieux qu’ils ne vont vraiment, et finissant par avoir un temps de récupération plus long et être encore plus malheureux. Apprenez de vos erreurs.
— Les sutures ne cèdent pas tout le temps ?
— Habituellement, pas toutes seules.
Quand Dec revint, j’étais recousu, j’avais mal et je ne disais rien.
— Il sera sage maintenant, lui dit le médecin.
Dec renifla, mais au moins il semblait bien plus calme qu’avant.
— Oui, dis-je. Tu pourras être aux petits soins pour moi et m’offrir le service et l’attention que je mérite. Je promets de ne pas bouger le moindre muscle à moins que ce ne soit absolument nécessaire. Tu pourras même me porter jusqu’aux toilettes si tu veux. Le bain est obligatoire, et j’attends d’être lavé de fond en comble. Maintenant, ramène-moi à la maison.
— Vous voyez ce que je supporte ? demanda Dec au médecin en allant chercher un fauteuil roulant d’un pas bondissant.
Afficher en entierToute notre vie s'était orientée vers cet instant-ci, de manière très semblable à la façon dont notre histoire avait commencé, par une froide nuit d'hiver dans Carlton, en face d'un cimetière et sous un arbre qui nous avait offert assez d'intimité pour céder à nos sentiments initiaux l'un pour l'autre. Il s'avérait que le cimetière n'avait pas du tout été un mauvais présage. Mais c'était cet instant-ci qui serait décrit comme moment historique, peut-être uniquement dans notre propre livre, où nous nous montrions très publiquement notre amour l'un pour l'autre sans crainte ni peur, et sans même savoir ce qui se passait autour de nous alors que nous nous perdions l'un dans l'autre en nous embrassant sous la pluie sur St Georges Road.
Afficher en entierPelier se tourna vers Dec.
— J’ai quelques numéros de téléphone pour une thérapie si vous sentez que c’est utile.
— Ça fait longtemps que j’ai fait une croix dessus pour lui, dit Dec.
Je suppose que tout va bien quand c’est lui qui fait une blague.
Afficher en entier— Comment ça se fait que le Dalaï-Lama n’ait jamais demandé une audience avec toi ? lui demandai-je.
— Il avait peur que tu viennes.
Il me regarda en agitant ses sourcils tout en buvant sa bière.
Merde, nous étions tous en forme ce soir.
Afficher en entier— Une caserne de pompiers ? s’exclama Fran. Tu es fou ?
— Hé ! protestai-je.
— Je ne te parlais pas à toi, dit-elle. Je sais déjà que tu es fou. Je lui parlais à lui !
Elle pointa son doigt en mode j’accuse, et Dec se mit à rire.
Afficher en entierBien que l’Australie ait récemment, et enfin, jugé bon de donner à notre communauté le droit de se marier, ce tome relatant nos aventures à Declan et moi se déroule durant la période sombre précédant ce moment, jusqu’à, je ne sais pas, ce qu’un hobbit ait jeté un anneau dans les flammes du Mordor et banni tout mal de cette terre, ou quelque chose comme ça.
Mais le mal ne disparaît jamais entièrement, et il reste encore des luttes justes à mener. Alors, malheureusement, vous ne verrez pas notre mariage dans cette histoire – laissez-moi vous dire qu’il était fabuleux –, mais vous le verrez une autre fois.
Tout vient à point à qui sait attendre – et qui s’est vu refuser des choses et doit donc attendre et se battre, attendre et se battre, se battre et se battre et se battre. Mais les orcs ne cessent de déferler. La guerre n’est pas finie, mais cette bataille est bel et bien terminée. Un point, c’est tout !
Je vous aime,
Simon Murray
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