Extraits

"Il n'y a pas de gouffre plus abyssal, que celui de la solitude"

"Elle était tout avec presque rien.

Je n'étais rien avec presque tout.

Alors je l'ai supplié de me montrer, je lui ai demandé de m'apprendre.

Parce que jamais l'idée de tout perdre ne m'avait paru aussi attirante."

Les mêmes mots sont dessinés partout sur nos lèvres sans que nous ne trouvions le courage de les dire. Deux rêveurs aux souhaits brisés qui ont pendant trop longtemps cessé de croire, d'espérer. Peut-être est-ce pour cela que nous n'osons pas encore formuler la vérité. Par crainte qu'on décide encore de nous l'enlever.

Ma sœur adorait la pluie, murmuré-je, le ton enroué. Elle disait toujours que ça lui rappelait que rien ne durait jamais. Que les mauvais moments finissaient toujours par passer. Que si quelque chose ne nous plaisait pas, nous pouvions simplement tout effacer pour recommencer. Qu'aucun malheur n'était figé.

Elle est tout ce dont j'ai besoin.

Dans une vie où je ne l'ai jamais su.

Je ne savais pas,

Qu'il suffisait d'un seul de ses regards,

Pour que le monde tourne de nouveau à l'endroit.

Je préfèrerais m'arracher le cœur que la blesser encore.

Je n'ai jamais autant craint,

L'idée de désirer quelqu'un.

Je ne pensais pas pouvoir trouver autant d'air dans un regard.

Il n'y a pas de gouffre plus abyssal,

Que celui de la solitude.