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Extrait ajouté par EmmaB 2022-01-15T09:21:44+01:00

Le son du tocsin est le symbole même du massacre - plus qu’une ambiance, un acouphène, l’ineffaçcable trace auditive du cauchemar.

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Extrait ajouté par Angelique-69 2023-12-09T07:44:01+01:00

En relisant l'inventaire, les prénoms interpellent. Après le massacre de 1572, la capitale est devenue férocement catholique, de ce catholicisme viscéral, violent, angoissé. Gilette y est restée - elle aurait pu fuir, même si ça n'a rien de facile. Dans ce Paris ligueur de 1590, tout enfiévré de sa victoire, ses fils Abraham et Isaac Baillet, font tâche...

Abraham, Isaac, vraiment?

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Extrait ajouté par Angelique-69 2023-12-09T07:38:26+01:00

"Chaque huguenot tué le sera par un rituel qui, bien souvent, sera celui d'un jugement divin l'entraînant vers la rivière, vers cette eau boueuse et profonde qui, dans le système du temps, introduit à l'enfer qui a été prédit accueillir pour l'éternité les réprouvés". La Seine lave Paris de ses fautes et entraîne au loin ses péchés.

La ritualisation des violences se lit dans ce détail: Puget est dénudé avant d'être tiré à la rivière. Le vol et le désir d'humilier peuvent en partie motiver ces gestes. Mais un imaginaire eschatologique et purificatoire s'y articule : comme au Jugement dernier, les victimes paraissent nues, dépouillées de leurs artifices devant le Créateur pour être enfin jugées et condamnées.

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Extrait ajouté par Angelique-69 2023-12-09T07:21:42+01:00

Chesneau a couru se cacher auprès de son ami Ramus au collège de Presles, se précipitant dans la gueule des loups. Les années 1568-1572 sont pour Chesneau l'histoire d'une longue fuite en avant, toujours plus malheureuse, litanie, toujours plus maladroite, celle d'un homme d'esprit pour qui vivre avec l'empreinte des choses est plus simple que vivre avec les choses elles-mêmes; qui choisit mal ses amis, mal ses alliés, mal ses abris; qui manque de chance, ne se place jamais là où il devrait et ne joue pas ses maigres atouts au bon moment.

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Extrait ajouté par Angelique-69 2023-12-09T07:08:49+01:00

Ce fut le mardi 26 août, quand la première fureur était calmée, quand les protestants étaient massacrés pour la plupart, mais qu'on glanait ici et là, chacun cherchant ses ennemies. Charpentier ne parut pas. Mais le peuple fit l'affaire. Le peuple, c'était un tailleur et un sergent, avec une bonne escouade de gens payés. Ils ne cherchèrent pas au hasard, mais allèrent droit à l'adresse, forcèrent la porte du collège, montèrent sans hésitation au cinquième, où Ramus avait son cabinet de travail. Ils le trouvèrent qui priait. L'un tira à bout portant, et pourtant si mal, qu'il tira à la muraille. L'autre, plus habile, lui passa une épée au travers du corps. Palpitant on le jeta du cinquième étage. Il vivait encore.

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Extrait ajouté par Angelique-69 2023-12-09T07:03:01+01:00

La dernière semaine d'août 1572, dans les rues de Paris, on scrute, on palpe, on questionne. Il faut montrer patte blanche, dire qui l'on est, où l'on va, ce qu'on veut, comment on croit. Les hommes qui occupent la rue ont leurs raisons, les autres ont tort d'y être. Le "droit à l'indifférence", essentiel mais vulnérable, droit de passer sans éveiller la curiosité ni subir l'interrogatoire, sans s'expliquer sur le sens de son passage, est brutalement suspendu. On ne passe plus.

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Extrait ajouté par EmmaB 2022-01-18T12:20:35+01:00

Que la Saint-Barthélémy soit hantée de logiques vicinales ne doit pas faire oublier qu’au même instant Paris est parcouru de meurtriers d’un autre genre, issus des clientèles aristocratiques, voire royales, petits nobles à la poursuite de leur propre agenda.

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Extrait ajouté par EmmaB 2022-01-14T12:27:38+01:00

Ainsi s’explique aussi la passivité des protestants au cœur du massacre : cent fois ceux qui sonnent ont sonné. La Saint-Barthélémy est un évènement de proximité...

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